// Août 2020//
Oursbelille > Chambord > Cheverny > Amboise > Chenonceaux > St Nicolas de Bourgueil > Nantes > La Rochelle > Andernos > Moliets > Oursbelille
À année particulière, voyage particulier : en cet été post-confinement et dans un contexte sanitaire encore inquiétant, nous avons choisi de jouer les touristes en France et avons opté pour un séjour itinérant en van aménagé au départ d’Oursbelille, mon fief familial.
1700 kilomètres, des châteaux, des vignobles, de la famille et des vagues : douze jours à tracer la route à bord de Gustave le van,.. Expérience validée !
Après une formation express à la prise en main du van, baptisé illico Gustave, embarquement pour une grande boucle à travers la France : Hautes-Pyrénées, Gers, Tarn-et-Garonne, Lot, Corrèze, Haute-Vienne, Creuse, Indre, Loir-et-Cher, Indre-et-Loire, Maine-et-Loire, Loire Atlantique, Vendée, Charente-Maritime, Gironde, Landes, Pyrénées Atlantiques et Hautes-Pyrénées à nouveau.
Par la fenêtre : beaucoup de paysages champêtres avec d’innombrables champs de maïs et de forêts de pins ou de chênes, selon les régions.
Des vieilles pierres…
Je négocie depuis des années pour aller visiter les châteaux de la Loire. Enfin, nous y voilà ! Bien sûr, impossible de tous les visiter : nous avons donc fait une sélection.
Chambord
Après un peu moins de dix heures de voyage, arrivée en début de soirée à Chambord. Ciel gris plomb post orage et lumière dorée : première image du château, inoubliable !
Pour passer la nuit : accès au parking des camping-cars pour 11 euros les vingt-quatre heures (pas d’eau, pas d’électricité, pas de vidange).
En soirée, le parc du château est accessible librement, nous en profitons pour fêter le début du voyage par un apéro improvisé devant le Cosson, canal artificiellement creusé par François 1er. Enfin, pas personnellement, bien sûr.
Apéro qui se prolonge, puisque nous découvrons le monument illuminé à la nuit tombée. Mention peut mieux faire sur le choix des éclairages aux couleurs superfétatoires (remember la fontaine de la plaza de Espana à Séville) : le rouge donne un air trop dramatique au château alors que le bleu glacier l’affadit. Le blanc simple lui sied mieux.
Le lendemain matin, nous commençons par une balade à vélo le long du canal et à travers la forêt de Chambord. Gustave est équipé d’un porte-vélo de compèt, aussi nous avons emporté les nôtres et n’avons pas besoin de recourir aux loueurs de vélos, golfettes et autres rosalies présents sur site.
Le chemin qui longe le canal s’ouvre régulièrement sur la forêt domaniale, avec plein de choses à voir. Des tours d’observation silencieuse de la faune : sangliers, cerfs, oiseaux, écureuils (enfin ça c’est sûrement si vous n’êtes pas accompagné de quelqu’un qui allume / éteint sa GoPro à intervalles réguliers – biiip -, donc nous, on a juste vu des papillons. C’est joli aussi, des papillons.), ainsi que le lieu de crash du Liberator, avion américain basé en Angleterre et abattu par la Luftwaffe en 1944, dont les pilotes rescapés ont été recueillis et cachés par les villageois.
La forêt comme le canal abritent de nombreuses espèces animales, dont un hôte de marque : le balbuzard pêcheur, dont le nom ne déparerait pas dans le bestiaire d’Harry Potter.
Chambord était le domaine de chasse de François 1er. Le parc, clos, est immense. Après la Seconde Guerre Mondiale, il a d’ailleurs servi de pouponnière pour reconstituer la population française de cerfs décimée par le braconnage. La population de sangliers y est très importante et nécessite des battues de régulation.
Pour autant, le parc a deux objectifs essentiels aujourd’hui : la préservation de la biodiversité et l’éducation à l’environnement (un potager biologique est notamment intégré au parc, et fonctionne sur un système de paniers hebdomadaires).
Le château en lui-même (tarif plein : 14,50 euros / personne) : même si les visiteurs étaient certainement moins nombreux que les années précédentes, il y avait tout de même du monde et nous avons passé près de cinq heures à visiter l’ensemble des salles, les terrasses et les jardins.
Jardins dont nous avons profité dans des conditions particulières : en plein tournage d’un film (la veille au soir, nous avions déjà repéré un drone en cours de prises de vue), tous les visiteurs étaient priés de s’immobiliser – et oui, les graviers, ça crisse – et de rester rigoureusement silencieux le temps de la scène dans laquelle des enfants descendaient les escaliers d’une tour en scred et embarquaient dans un petit bateau sur le canal. Ils l’ont refaite une bonne dizaine de fois, ce sera sûrement l’acmé du film.
Une investigation poussée nous a appris qu’il s’agit du prochain film de Mona Achache, Cœurs vaillants. Probablement plus facile à voir que le mystérieux film tourné pendant notre visite du château de Budapest.
Le monument compte soixante-dix pièces environ, dont certaines font l’apologie de la chasse et de la vénerie. La salle des trophées est notamment bien creepy, mais en l’occurrence dédramatisée par les allées et venues solitaires d’une dame en plein coup de fil pro, tentant de démêler une sombre histoire de volume de commande et de mise en avant de produits. Sale affaire.
Point Apostrophes : François 1er possédait un exemplaire manuscrit du Livre de la Chasse écrit par Gaston Fébus, personnage historique cher à mon cœur. La classe.
Outre pas mal de salles de garde et salles d’armes (mes pref <3), le château compte de nombreux appartements qui ont accueilli, au fil des époques, François 1er, Louis XIV et Mme de Maintenon – entorse notable à l’étiquette – ou encore Charles Quint dans une chambre somptueusement tendue de velours noir brodé d’or (un coup d’esbroufe de François 1er pour couper la chique de son rival).
Autre pièce particulière : la chapelle ayant abrité la Joconde, évacuée secrètement du Louvre pendant la guerre.
Notre visite a coïncidé avec un énorme orage, avec des coups de tonnerre faisant trembler les vitraux et résonnant dans toutes les pièces : ambiance très particulière.
Pour cette visite, nous avions pris un histopad (kécécé ? une tablette qui fait audioguide ET support de réalité virtuelle). Habituellement pas fan de ces gadgets, nous avons tout de même apprécié la possibilité de découvrir les pièces telles qu’elles étaient aménagées au cours des différentes époques, en orientant la tablette dans la salle. Les enfants semblaient captivés en tout cas, et également par le carnet d’énigmes Cassandre la salamandre édité à destination des jeunes visiteurs (ceci dit, si Jo l’avait repéré à l’entrée…).
Cheverny
Suite à un petit problème de batterie, nous avons dû renoncer à notre plan initial (un parking du château pour les camping-cars, nuit gratuite mais pas de recharge en électricité ni en eau) pour nous établir dans un camping, histoire de ne pas tomber à zéro. Et ouais, on est des newbies du van.
Le château de Cheverny est surtout connu pour avoir inspiré Hergé qui en a fait le château de Moulinsart en l’amputant de ses deux bâtiments latéraux. L’entrée du château coûte 10 euros.
Il est toujours habité par la famille Hurault, descendants du comte Hurault de Cheverny, propriétaire des lieux depuis le 16ème siècle.
Nous avons d’ailleurs vu arriver Mme Hurault en voiture, radio Nostalgie à fond les ballons, et entrer par les grilles OKLM.
La partie du château qui se visite comporte une série de pièces richement meublées et décorées. Il s’agit d’ailleurs du château le plus meublé de tous ceux de la Loire. Compte tenu des mesures sanitaires en place, le parcours est extrêmement dirigé : on suit un circuit derrière des cordons et la plupart des salles se regarde depuis le seuil.
Au fil du parcours, on découvre également quelques photos et vidéos : visite de la reine d’Angleterre à Cheverny, témoignages croisés des châtelains du lieu et d’aristocrates anglais et de leur plaisir – mitigé – à ouvrir leur demeure aux visiteurs en vue d’en financer l’entretien.
Dans la salle d’armes, plusieurs armures équipées d’un faucre (un support fixé sous le bras droit de la cuirasse et destiné à maintenir la lance horizontale, qui nous avait intrigués à l’Ermitage de St Pétersbourg) et deux grandes épées à deux mains dont la plus grande, 1m96 au garrot, ne pèse que 5,2kg.
Anecdote Nadine de Rotschild : dans la salle à manger dotée d’une table richement dressée, on apprend que c’est à Louis XV que nous devons le positionnement de la fourchette dents vers la nappe.
Il l’imposa, lassé d’accrocher la dentelle de ses manches au fourbe ustensile.
Les jardins de Cheverny sont assez étendus et se découpent en plusieurs secteurs :
- le jardin des apprentis, conçu dans le cadre d’un programme de réhabilitation sociale ;
- les allées fleuries ;
- l’orangerie ;
- un labyrinthe dont nous avons failli ne jamais ressortir vivants ;
- les ruches, dans lesquelles est produit le miel de Cheverny ;
- les vignes de Cheverny blanc bio, plantées en 2018 et destinées à produire dix mille bouteilles en 2021 dans une optique de valorisation du domaine patrimonial ;
- un potager cultivé partiellement en aquaponie.
Comme Chambord (et comme globalement tous les châteaux de la Loire), Cheverny semble engagé dans une démarche environnementale sincère.
Haut lieu de la vénerie encore, le château est aussi célèbre pour sa meute d’une centaine de chiens anglo-français tricolores, issus d’un croisement entre fox hound anglais et poitevins français (grosso modo, comme des bassets mais très hauts sur pattes. Des, euh… hautets, donc.).
Pendant la saison de chasse, ils sont marqués sur le flanc d’un V dessiné aux ciseaux : V for Vendetta pour Hurault de Vibraye, le nom complet de la famille.
En temps normal, les visiteurs peuvent assister au repas des chiens mais pas en période Covid, pour éviter les regroupements. De visiteurs, pas de chiens. Logés dans les chenils, ils peuvent régulièrement profiter du parc pour aller se dégourdir les pattes.
Info awww, trop mignon : chaque année, au mois de mai, a lieu le baptême des chiots. Si tu veux, tu peux dès à présent proposer un nom via le site du château.
Amboise (la ville)
Le Clos Lucé
La journée à Amboise ayant démarré sous les meilleurs auspices (une côte quasi verticale à vélo sous la pluie, un bien agréable début de matinée) pour rejoindre le Clos Lucé, la visite avait intérêt d’être à la hauteur.
Pari tenu : même sous la pluie, les jardins sont mémorables. Le Clos Lucé fut la dernière demeure de Léonard de Vinci, invité par son poto François 1er (décidément en cheville avec toute la jet set de l’époque, imagine son fil Facebook).
Les jardins sont immenses et ne ressemblent en rien aux jardins à la française des autres châteaux de la Loire. Il y règne une atmosphère un peu mystique (particulièrement sous la bruine), merveilleuse. Partout sont disséminées des reconstitutions d’inventions et machines léonardesques en tout genre : machine volante, char d’assaut, vis aérienne, pont double…
Elles côtoient de près les diverses essences végétales et types de points d’eau qui inspiraient le maître dans ses études. Quelques-uns de ses tableaux sont reproduits sur de grandes toiles translucides suspendues aux arbres et à travers desquelles jouent la lumière et les courants d’air. Un véritable musée en plein air, composé d’après les travaux d’un corpus scientifique recensant tous ses travaux en lien avec la nature.
Place ensuite à la visite du château en lui-même. Assez rapide et très drivée par les exigences sanitaires actuelles, elle permet tout de même de découvrir les endroits de vie quotidienne de Léonard :
- sa chambre, meublée du lit rouge dans lequel il s’est éteint le 2 mai 1519 et que l’on retrouve sur le célèbre tableau de Ménageot ;
- sa cuisine, dans laquelle la dévouée Mathurine lui préparait de bons petits plats veggie ;
- son atelier reconstitué. Confession : je sais que c’est rigoureusement interdit et je ne le fais jamais d’ordinaire, mais je n’ai pas pu m’empêcher d’effleurer son fauteuil de travail. C’est mal, très mal, j’irai probablement en enfer. MAIS DAMN, J’AI TOUCHE LE FAUTEUIL DE LEONARD DE VINCI ! Ahem.
- Le cabinet scientifique recèle aussi sa part de trésors, avec plusieurs codex et carnets du maître.
Amboise (le château)
Deuxième étape à Amboise : le château éponyme. Particulièrement imposant, dominant la Loire, il est un mélange d’architecture gothique et Renaissance. Ses deux bâtiments principaux, chacun marqués par un style, sont aussi différents à l’extérieur qu’à l’intérieur.
Nous démarrons la visite par la chapelle St Hubert, remarquable à deux titres. D’une part, en ce qu’elle sert le saint patron des chasseurs, son clocher est orné de quatre bois de cerf. Indéniablement surprenant (et pas sans rappeler le carrosse du marquis de Montespan, pareillement orné mais pour des raisons différentes).
Mais surtout, parce qu’elle abrite la sépulture de Léonard de Vinci. Enfin…
Initialement enterré selon sa volonté en la collégiale St Florentin au sein du château d’Amboise, celle-ci fut démolie. Dès lors, c’est un faisceau d’indices concordants qui a permis en 1863 de déterminer que certains des ossements retrouvés appartenaient bien au génie toscan, rassemblés et rapatriés dans la chapelle.
Si les techniques actuelles permettraient sans peine de lever les derniers doutes, aucune demande de prélèvement ADN n’a été déposée officiellement jusqu’ici. Le mystère demeure donc.
La visite du château, assez bien organisée et permettant de ne pas se trouver dans des salles bondées, démarre par la salle des gardes. Yes ! Abritant plusieurs armures et armes médiévales, elle sert d’antichambre au promenoir des gardes : une galerie couverte qui permettait de surveiller, au cours des rondes, la navigation sur le fleuve et son franchissement par le pont faisant face.
Est-ce qu’une partie de l’équipe a simulé une ronde de surveillance armée, hallebarde à la main ? Possible. Et c’est lourd, une hallebarde imaginaire.
On découvre ensuite de nombreuses pièces parmi lesquelles la chambre de François 1er, la grande salle de fête, mais également les tours Garçonnet et Heurtault offrant un point de vue superbe sur la ville et munies d’une rampe intérieure qui permettait de faire arriver les chevaux jusque dans l’enceinte du château.
Est-ce qu’une partie de l’équipe a simulé l’arrivée au petit trot d’une troupe de chevaliers ? Possible. Et ça fait du bruit, des chevaux imaginaires.
Les jardins du château d’Amboise comportent quelques particularités ; on peut notamment parler du jardin d’Orient.
Le saviez-vous ? Abd el Kader ayant été fait prisonnier par le duc d’Aumale, fils du roi Louis-Philippe, y fut « assigné à résidence » pendant quatre années avec une partie de sa cour. Les conditions de vie dans le château n’étant alors pas optimales (euphémisme), plus d’une vingtaine de ses compagnons périrent pendant les périodes hivernales. Ils reposent dans le jardin d’Orient, traversé par une ligne de buis orientée vers la Mecque imaginée en 2005 par Rachid Koraichi, plasticien algérien.
On trouve également dans les jardins un cèdre du Liban qui date de 1840.
Chenonceaux
Alors, déjà, pour commencer : particularité linguistique, la ville s’écrit Chenonceaux et son château Chenonceau. Pourquoi donc ?
Selon l’office du tourisme : « Claude Dupin, fermier général, acheta le château en 1733 au duc de Bourbon. C’est à sa seconde femme, Louise Dupin, qui y reçut notamment Voltaire, Fontenelle, Marivaux, Montesquieu, Buffon et Rousseau, que l’on attribue la différence d’orthographe entre le nom de la ville et celui du château. Propriétaire du château pendant la Révolution française et grande amie des villageois de Chenonceaux, elle voulut faire un geste pour différencier la royauté, dont le château était un symbole fort, de la république. Elle aurait ainsi changé l’orthographe de Chenonceaux en supprimant le « x » final. Bien qu’aucune source n’ait véritablement confirmé ce fait, l’orthographe Chenonceau est aujourd’hui majoritairement acceptée pour désigner le château. »
L’arrivée au château se fait par une grande allée bordée de platanes immenses dont les cimes se rejoignent en formant une voûte en ogive. Le château est déjà très beau de face, mais son meilleur profil est visible depuis les berges de la Loire : le « pont sur le Cher » imaginé par Diane de Poitiers est vraiment unique.
Dans la cour du château, on trouve les deux seuls vestiges médiévaux : la tour des Marques et le puits, même si en réalité la tour a été refaite au goût Renaissance – personne n’est parfait – par Thomas Bohier et son épouse Katherine Briçonnet au 16ème siècle après avoir rasé le château initial en vue de l’édification du bâtiment actuel.
La visite de l’intérieur du monument était peut-être la moins agréable de toutes en raison du nombre de visiteurs et de la mise en place très minimale d’un parcours propre à respecter les règles sanitaires en vigueur. Au fil des pièces, on découvre les lieux de vie et l’influence des propriétaires successives :
- Diane de Poitiers, favorite du roi Henri II, à qui il fit don de Chenonceau en 1547.
- Catherine de Médicis, veuve du même Henri II, qui ne se priva pas de dégager Diane sitôt le roi disparu (la relogeant tout de même au château de Chaumont sur Loire, pas dégueu non plus).
- Louise de Lorraine, dite la Reine blanche : en 1589, à la mort de son époux Henri III, elle se retira au château et prit le deuil en blanc, selon l’étiquette de la cour. Sa chambre, sombre, austère et ornée de motifs représentant la mort, le chagrin et le deuil, est sinistre à souhait.
- Louise Dupin, représentante du Siècle des Lumières et aïeule d’Aurore Dupin (Aurore Dupin aka George Sand, si tu fouilles dans tes souvenirs de collège).
- Marguerite Pelouze, héritière industrielle qui, en 1864, entreprit de restaurer fastueusement le château.
- Simonne Menier, de la famille des chocolats Menier, qui lors de la première guerre mondiale, transforma les galeries en hôpital de guerre où plus de deux mille blessés seront soignés.
Girl power à Chenonceau. Une exposition permanente les présente chacune plus en détails dans la galerie Médicis du premier étage.
Nous démarrons par la salle des gardes qui, misère, ne présente ni armes ni armures.
Nous découvrons ensuite la chapelle dans laquelle subsistent des tags de gardes écossais datés de 1543 et 1546. Fun fact à propos de cette chapelle : elle fut épargnée pendant la Révolution grâce à Louise Dupin (encore elle), qui la camoufla en réserve à bois, dissimulant ainsi le caractère religieux des lieux.
Nous traversons les chambres des différentes occupantes des lieux. Malheureusement, le cabinet de travail de Catherine de Médicis, d’où elle gouverna la France pendant sa Régence, était fermé lors de notre passage.
Le clou de la visite est évidemment la fameuse galerie sur le Cher.
Originellement pensée comme un pont par Diane de Poitiers, elle fut couverte par Catherine de Médicis lorsqu’elle récupéra le château, la transformant ainsi en salle de bal.
Par la suite, cette galerie connut des usages bien particuliers : hôpital militaire en 14-18 comme vu plus haut, mais également lieu de passage pour les Résistants de la Seconde guerre mondiale. Le Cher représentait la démarcation entre la zone libre et la zone occupée ; le régisseur du château ouvrit le pont-levis à de nombreux Résistants arrivés par la forêt pour leur permettre de traverser via la galerie de soixante mètres.
Ladite galerie comporte en réalité deux étages : dans l’étage inférieur se situent les cuisines, logées dans les piles du pont. Les instruments en cuivre y sont rutilants, et les crochets à suspendre le gibier encore bien en place. Probablement peu de vegans à l’époque (hormis Léonard, si tu as suivi).
Chenonceau comporte également de magnifiques jardins fleuris et potagers – et un labyrinthe beaucoup plus fastoche que celui de Cheverny – ainsi que quelques dépendances intéressantes. Nous avons ainsi visité la galerie des attelages (fan d’Auto moto, si tu nous lis) mais aussi l’apothicairerie de la Reine. Catherine de Médicis s’est toujours entourée de scientifiques, de son médecin Auger Ferrier (un toulousaing, RPZ) à l’illustre Nostradamus, son herboriste. Les vitrines présentent des centaines de pots de mixtures et ingrédients divers.
La partie « châteaux » du voyage étant terminée, passons maintenant au chapitre « vignobles » : en route Gustave, emmène-nous vers les terres de Bourgueil !
… et du bon vin : Saint Nicolas de Bourgueil
Après quelques heures de route, nous arrivons au spot préalablement repéré. Sur leur parking, les vignerons David et Nathalie Drussé accueillent gratuitement jusqu’à cinq camping-cars. Il est aussi possible de vidanger ses eaux grises (douche et vaisselle) et noires (devine) et de recharger en eau, mais pas en électricité. St Pépin-de-Raisin étant avec nous, le temps a commencé à s’éclaircir, permettant aux panneaux solaires de Gustave d’entrer en action et de recharger ses batteries.
Nous arrivons un peu trop tard pour démarrer la dégustation dans leur chai, que nous remettons au lendemain. Pas le temps de niaiser toutefois : pour notre première soirée, nous optons pour leur Nature de Loire 2019. Un vin aux notes de poivre et de champignon, peu tannique, avec une légère sensation d’effervescence due au gaz carbonique ajouté après la mise en bouteille en vue de stopper la fermentation (et qui s’estompe très vite, on n’est pas non plus sur un Lambrusco, hein).
Notre programme initial consistait en une balade à vélo suivant un itinéraire repéré sur le net : vignobles et belles demeures.
En milieu de matinée, nous enfourchons donc nos fiers destriers pour nous rendre à Bourgueil et récupérer l’itinéraire à la Maison des vins. Sitôt arrivés dans le village, nous croisons une, puis deux, puis quatre… personnes munies d’un porte-verre garni d’un verre à vin dans les rues. Euh… ?
Bingo ! Le hasard faisant bien les choses, nous sommes le 15 août : c’est la fête annuelle des vins du Val de Loire organisée par le comité des fêtes de Bourgueil. Nous avions pour objectif de faire le tour de quelques caves, voici que des dizaines de vignerons sont présents pour faire déguster leur production : Bourgueil et St Nicolas de Bourgueil bien sûr, mais aussi Sancerre, Chinon, Vouvray, Touraine, Saumur, Reuilly… C’est Disneyland.
Le contexte sanitaire complique un peu les choses :
- le centre du village, lieu des réjouissances, est fermé et les entrées y sont contrôlées afin de respecter la jauge maximale de 1500 personnes ;
- le port du masque est obligatoire jusqu’au moment de porter le verre à ses lèvres et immédiatement après ;
- le gel hydroalcoolique millésimé 2020 coule à flots ;
- et chaque stand comporte un sens de circulation et des règles de distanciation physique.
Pas simple pour ce genre d’événement, bravo aux organisateurs.
Les échanges avec les exposants nous apprennent que les visiteurs sont un peu moins nombreux qu’à l’accoutumée et que les ventes, si elles sont satisfaisantes, ne sont pas aussi bonnes que les années précédentes.
Qu’à cela ne tienne : nous nous portons volontaires pour contribuer à la survie de l’économie locale !
Jo et moi n’avons pas les mêmes objectifs : il concentre ses dégustations sur le Bourgueil et le St Nicolas de Bourgueil, tandis que je m’oriente vers le Chinon, le Reuilly et le St Pourçain. Quelques tournées et un pique-nique improvisé plus tard (ça tape vite, la dégustation post-petit déj en plein soleil), nous avons arrêté notre choix et fait nos stocks :
- plusieurs Bourgueil et St Nicolas de Bourgueil assez minéraux au nez et épicés en bouche, avec un cépage unique de cabernet franc, produits par les domaines des Geslets, des Perrières (du nom des caves troglodytiques dans les carrières de tuffeau locales), Wucher et Obligis ;
- un Reuilly du domaine Charpentier, vin du Centre avec un cépage unique de pinot noir ;
- un Cheverny blanc, un Bourgueil rosé et un Vouvray brut de brut à offrir.
Problème épineux : le retour au van pour déposer nos trésors avant de repartir pour la balade à vélo. Comment ramener douze bouteilles à vélo avec un seul sac à dos déjà quasi plein, sachant que lesdites bouteilles n’ont pas toutes la même forme et n’entrent donc pas dans deux cartons tout simples ?
Rendus créatifs par cette dégustation prolongée, nous résolvons ça haut la main : un carton et une cartonnette de trois bouteilles en semi équilibre sur le cadre du vélo de Jo, une bouteille dans mon sac à dos et deux dans un sac en papier blotti dans le creux de mon bras gauche et que je serre tendrement contre moi, un peu comme une Vierge à l’enfant. Épique.
Une fois tout ceci déposé au van et après hydratation intense à l’eau fraîche et dégustation d’une bonne part de bourgueilloise (une gourmandise toute en légèreté à base de crème pâtissière et généreusement saupoudrée de sucre, cousine de la tropézienne), il était grand temps de partir enfin pour la balade à vélo.
Au programme, 34 kilomètres à la découverte des vignobles de Bourgueil, St Nicolas de Bourgueil et Touraine et de leurs belles demeures viticoles. L’itinéraire exact de la boucle : Bourgueil, St Nicolas de Bourgueil, Chevrette, Touvois, Le Maupas, Benais, Ingrandes de Touraine, Restigné, retour à Bourgueil.
Hormis l’alternance de pentes et de côtes qui coupe un peu les pattes (à 15h un 15 août, post fête des vins et post bourgueilloise… ah, on a le goût du défi, nous), la balade est hyper agréable.
Les vignobles présentent des grappes de raisin aux nuances variées, du violet au noir en passant par le bleu indigo.
Les pratiques phytosanitaires semblent différer de celles du Médoc par exemple, on ne trouve pas de rosier attire-pucerons planté en début de rangée.
Nous aurons l’occasion d’en apprendre davantage sur la production et les appellations locales lors de la dégustation chez les Drussé.
David commence par nous expliquer la différence entre vins de Bourgueil et de St Nicolas de Bourgueil : les premiers sont cultivés sur une terre faite de silex et de tuffeau, et tirent sur le cassis ; les seconds sont cultivés sur une terre posée sur l’ancien lit de la Loire, mêlée de sable et de silex. On les qualifie ainsi de vins « de gravier », et ils tirent davantage vers la mûre.
Outre ses vins rouges, St Nicolas de Bourgueil a commencé à produire des vins rosés un peu par hasard. En 2015, la production de raisin était tellement abondante que les vignerons ont dû extraire du jus de raisin des cuves destinées au vin rouge, trop pleines, et ont produit avec cette méthode des rosés dits « de saignée ».
Après avoir constaté que les vins produits étaient qualitatifs, ils poursuivent l’expérience mais sur des rosés dits « de pressée » : le jus de raisin est classiquement tiré du pressoir. En effet, sur une récolte de volume normal, soutirer du jus de raisin de la cuve donnerait un rouge trop corsé, trop fort en tanins.
Quoi qu’il en soit, la production de vin rosé reste assez confidentielle : d’une part parce que ces terroirs sont très identifiés aux vins rouges, mais également parce que les petits volumes produits ne permettent pas une diffusion massive.
Les Drussé sont passés en bio sur une grande partie de leurs vignes en 2008, avec une production passée de soixante-dix à trente-cinq, quarante hectolitres. Pour autant, ce choix est appliqué par nombre des domaines que nous avons traversé à vélo.
Nous échangeons aussi sur le sujet épineux des sulfites. Les vins produits par les générations précédentes en contenaient davantage et personne ne leur attribuait les fameux maux de tête dont se plaignent nombre de buveurs (le fameux « Ouh, ce vin m’a donné mal à la tête, c’est un coup des sulfites »). L’une des explications serait qu’aujourd’hui, on retrouve des sulfites dans de nombreux produits (poisson, fruits à coque…). En y étant surexposés, nous avons développé une sensibilité qui nous les fait craindre dans les vins.
Nous le questionnons aussi sur la tendance étrange consistant à servir les vins rouges de plus en plus frais (voire froids, comme en Andalousie). Selon lui, cette pratique s’explique par la consommation croissante de vin dès l’apéritif. Quand la génération précédente attaquait l’apéro par un – ou deux, ou trois – Riri avant de passer sur un Bordeaux solide pour accompagner le bœuf bourguignon, nos modes de consommation ont évolué et nous démarrons désormais fréquemment par du vin, même en été. Dès lors, pour accompagner falafels de quinoa et autres planches de charcuterie locale, nous passons volontiers sur des vins moins charpentés et servis plus frais.
Notre étape oenotouristique s’achevait là : cap à l’ouest, Gustave !
Angers
Toute petite étape à Angers dont nous découvrons le charmant centre historique et ses ruelles. Nous admirons de l’extérieur le château des Ducs d’Anjou qui domine la Maine (découverte : on dit LE Maine-et-Loire, mais LA Maine, ça alors), et visitons rapidement la cathédrale. Son extérieur gothique, son immense orgue et ses vitraux sont remarquables.
Dans un tout autre style, de l’autre côté de la Maine donc, le Quai : un lieu culturel, espace de création, de spectacles et de rencontres, dans un style architectural beaucoup plus au goût de Jo.
Nantes
Dernière étape importante du road-trip : Nantes !
Pour découvrir la ville, deux techniques : repérer au préalable en fouillant sur le net et les blogs, ou bien suivre la ligne verte. Tracé directement sur le sol, cet itinéraire permet de faire le tour des incontournables mais aussi de découvrir quelques coins plus anecdotiques. Sur ce circuit se greffent également les différentes installations artistiques du Voyage à Nantes, sorte d’expo estivale à ciel ouvert dans toute la ville.
Nous optons pour un mix des deux, et commençons pour notre première journée par suivre en partie la ligne verte. Premier stop : un jardin suspendu, la Jungle urbaine créée et entretenue depuis quatorze ans par l’artiste Evor (que nous croiserons ce matin-là, éploré suite au saccage de plusieurs pots).
Dans la même rue, à la faveur d’une averse, nous découvrons un mignon petit magasin dans lequel nous entrons nous abriter : Agent Paper, qui produit des objets de déco responsables en utilisant les chutes de papier d’une imprimerie rennaise.
Suite du parcours évidemment : le château des Ducs de Bretagne.
Il est moins « fort » que je ne me l’imaginais (le château date du 15ème siècle, le premier édifice du 13ème ayant été détruit) et certains bâtiments sont des ajouts relativement récents, datés du 16ème au 18ème siècle.
Chouette panorama sur la ville depuis les remparts, et point de vue inattendu depuis Paysage glissé : cette œuvre ludo-artistique de Tact Architectes et Tangui Robert est un étonnant toboggan qui part du haut des remparts et arrive au niveau des douves (reconstituées, les douves, hmmpf). Soient douze mètres de descente à la vitesse de l’éclair, accessibles uniquement si le métal est en dessous de 42° (sinon ça brûle). Pas de souci ce jour-là, le crachin nantais étant au rendez-vous.
De la cathédrale, nous ne verrons que l’extérieur puisqu’elle est toujours fermée au public depuis son incendie en juillet. De l’extérieur déjà, elle est superbe, ciselée et élancée.
La ligne verte nous emmène jusqu’à la place Graslin où le théâtre du même nom est paré d’une œuvre de Stéphane Thidet, créée dans le cadre du Voyage à Nantes toujours. Un gigantesque rideau d’eau vient s’abattre sur les marches de l’édifice, métaphore du « masque » des acteurs. Hypnotique.
Étape ensuite au passage de la Ste Croix, habité d’installations photo et vidéo sur la thématique du geste. Chouettes expos, et chouette lieu surtout.
Nous passons devant le très beau bâtiment des PTT avec ses mosaïques bleues et jaunes pour rejoindre le passage Pommeraye. Construit sur trois niveaux en 1843, le passage avait pour but de transformer un quartier alors insalubre en luxueuse allée de shopping. Objectif atteint à l’époque, mais les boutiques actuelles ne sont plus aussi fancy. C’est toutefois l’occasion de goûter le fameux gâteau nantais : un vrai shot de beurre. Le passage Pommeraye rappelle les galeries royales St Hubert à Bruxelles et Umberto 1er à Naples.
En suivant la ligne toujours, passage par la rue Kervégan et l’installation un peu chelou de Vincent Olinet, à base d’étagères-tartines et de bougies qui fondent ; le cours Cambronne et sa statue de fillette montant ou descendant du socle (les avis divergent : comment tu la vois, toi ?) ; et l’église St Nicolas avec ses superbes vitraux bleus et son orgue imposant étonnamment situé derrière l’autel.
Nous arrivons ensuite sur les quais de la Loire, au niveau du mémorial de l’abolition de l’esclavage. Des briques translucides enchâssées dans le sol indiquent les noms des milliers de navires négriers partis de la ville. À travers ce mémorial et plus largement dans la ville, Nantes revient sans concession sur son histoire et son rôle dans le commerce esclavagiste.
Traversée de la Loire pour arriver sur l’Île de Nantes, riche de diverses propositions architecturales et siège des Machines de l’Île, cousine de notre Halle des Machines toulousaine.
Nous y rencontrons son emblématique éléphant qui sort se balader toutes les heures, drainant une foule d’enfants piaillant pour se faire arroser par sa trompe, et piaillant encore plus une fois arrosés. Notre billet nous donne accès à une partie du hangar de construction des machines ainsi qu’à une branche prototype du futur Arbre aux hérons. Cette structure gigantesque d’une envergure de cinquante mètres, prévue pour 2021, reconstituera un arbre aux ramures métalliques et végétalisées abritant de nombreuses créatures.
La visite permet d’en rencontrer quelques unes, présentées et animées par les machinistes : le colibri et son vol stationnaire ralenti, les oies sauvages en pleine migration, la fourmi et l’araignée qui embarqueront plusieurs passagers, le paresseux engagé dans une ascension fulgurante (LOL), la chenille au mouvement d’accordéon impeccablement reconstitué et les hérons qui, perchés au sommet de l’arbre, accueilleront des voyageurs nichés dans les nacelles suspendues à leurs ailes. Affaire à suivre attentivement…
Pour notre dernière demi-journée nantaise, nous splitons stratégiquement l’équipe : Jo retourne sur l’Île de Nantes pour parfaire ses photos d’archi tandis que je pars découvrir d’autres petites merveilles de la ville.
Une fois n’est pas coutume, mixons les rôles : voici nos découvertes respectives, chacun son texte et ses photos !
(Jo)
Retour sur l’Île de Nantes, même spot, mais ce coup-ci la lumière devrait être de la partie. Je profite d’une heure d’éclaircie pour shooter les bâtiments repérés la veille parmi lesquels l’école d’archi de Nantes ainsi que l’Ordre des architectes…. Je pourrais rester des heures à contempler leurs lignes mais le chrono tourne !
J’enchaîne au pas de course et découvre d’autres bâtiments mêlant acier et verre, mix d’industriel gardant le passé de ce lieu et lignes modernes, Un style d’archi que j’affectionne presque autant que le brutalisme. Remember St Peterbourg et le road trip dans les pays de l’Est.
Dans cette ville dans la ville, arty et tech, se mêlent habitations, commerces, écoles, bureaux et lieux de vie. Patchwork réussi !
Je file ensuite à l’extrémité de l’île explorer le Hangar à Bananes. Sur le chemin, j’en profite pour voir les célèbres anneaux de Buren & Buchau.
Ici, le long du quai des Antilles, c’est une enfilade de bars, resto et galeries d’art contemporain. Le spot chill pour les fins de journées d’été !
Je découvre les immenses grues Titan, classées monuments historiques et témoignant du passé industriel des chantiers navals.
Un bus me ramène en centre ville de Nantes. Côté transports en commun, big up Nantes : vélo, tramway, bus… avec tous ces différents modes, la ville est vraiment bien desservie… et ça fait la diff sur la carte de France !
Me revoici. Je ne me suis jamais tue aussi longtemps, je suis pas bien.
De mon côté, quatre jolies découvertes.
L’Île de Versailles et son jardin japonais, pour un temps calme. Alors. Bon. Pas exactement calme en l’occurrence, puisque j’y ai débarqué en même temps qu’une flopée de moussaillons en colo.
Ensuite, direction le Lieu Unique : cette ancienne usine LU (Lieu Unique, LU… tu l’as ?) datant de 1886 revit depuis 2000 en abritant un centre d’arts atypique.
L’expo du moment, Humanité végétale (étrange friction entre le titre et les visiteurs masqués), met en lumière la place de la végétation dans la vie humaine : sauvegarde et préservation, manipulations génétiques, nature dans la ville, jardins particuliers… Le cadre industriel est fantastique.
Retour au centre-ville à la recherche de la maison du vice-chancelier de François 1er, adossée à la cathédrale et cachée dans l’impasse St Laurent.
Et enfin, petite pépite cachée au numéro 10 de la rue Lafayette : le gymnase Armand Coidelle installé dans un ancien grand magasin du début du 20ème siècle. Pour suer avec classe.
Plutôt sympa, ces petites escapades en solo : ça permet de partager ses découvertes ensuite et de ne léser personne quant aux souhaits de visites, quand Jo n’a pas envie d’écouter une énième anecdote médiévale, ou que je n’ai plus la patience d’observer un énième hangar industriel. Idée à garder pour les prochains voyages !
Ainsi s’achève la partie touristique de notre road-trip, prolongé par quelques visites familiales à La Rochelle et Andernos et conclu par quelques plongeons dans les rouleaux de la côte landaise avant de ramener Gustave à bon port, Oursbelille city.
Rendez-vous une prochaine fois, on the road again !
Enseignements du voyage en van
Gustave est un van aménagé Fiat Ducato Bavaria. Il dispose d’une douche (plutôt une douchette) (ok, une douchinette), de toilettes, et d’un coin cuisine avec un évier, des plaques de cuisson au gaz et un frigo.
Pour faire fonctionner tout ça, trois sources d’énergie :
- pour l’eau chaude : une bouteille de gaz ;
- pour la douche, les toilettes et l’évier : un réservoir d’eau de cent litres ;
- pour le frigo et la lumière : une batterie qui se recharge en se branchant à une borne quand on est dans un camping, et via des panneaux solaires sur le toit.
Un point très positif : cette manière de voyager oblige à penser différemment sa consommation d’eau et d’énergie. Douche et vaisselle sont expédiées au plus vite et sans gaspiller une goutte, et les portables se rechargent uniquement sur la batterie du moteur quand on roule. On pensait déjà être raisonnables dans notre consommation, aujourd’hui nous en tirons d’encore meilleures habitudes. Merci Gustave.
Ah oui, camping style, hein.
Monet, Monet, Monet
On trouve beaucoup, beaucoup de saules pleureurs en bord de Loire, ce qui donne le joli sentiment de vivre dans un tableau impressionniste permanent.
Portrait-robot du touriste 2020
Il y avait énormément de cyclo-touristes partout où nous sommes passés. Pas comme nous avec les Rockrider sur le porte-vélos, hein : non non, des gens qui voyagent à vélo avec tente et bagages dans les sacoches. Des gens de tout âge, des familles… Une interrogation tout de même : comment tu gères ton bronzage de cycliste à la rentrée ?
Autre constat : même si nous partons généralement à l’étranger l’été, quand nous revenons à Toulouse envahie par les touristes, nous avons l’habitude d’y entendre parler anglais, espagnol, allemand… Nous nous attendions donc à la même chose du côté des châteaux de la Loire notamment, endroit touristique par excellence. Non : très peu de touristes étrangers cet été, quasiment uniquement des français.
La playlist du voyage
Sur la route (la radio de Gustave étant particulièrement capricieuse, la playlist de ce voyage est… éclectique. Enjoy) :
- Sign your name (Terence Trent d’Arby) entre Angers et Nantes
- Imanbek remix roses (Sir Jnh) entre Bourgueil et Angers
- Club sandwich (Mome) entre Nantes et La Rochelle
En live :
- Viens boire un ptit coup à la maison (License IV) à la fête des vins de Bourgueil, version live siouplé
- Sarabande (Haendel) entendue principalement dans ma tête au cours de la visite des châteaux (l’occasion de t’apprendre que le clavecin est mon instrument favori, ah ouais c’est pas commun)
- Bicycle race (Queen) idem, dans ma tête pendant la balade à vélo (on t’a dit qu’on avait mis quatre heures au lieu des deux heures quarante annoncées ?)
Chez Loïc à La Rochelle :
- Dirty old town (The Pogues)
- Cayenne (Les amis de ta femme)
- Sex accordéon et alcool (Java)
- John Carpenter Powder Ballad (Turbonegro)