Tzatziki et rakomelo

// Mai 2018 //

7 jours à sillonner la Crète en Fiat Tipo… une fois n’est pas coutume, en compagnie de de deux acolytes, A et P. Le tout dans le cadre d’un voyage super avantageux organisé par un CE, donc je ne te parlerai pas de l’hébergement : un hôtel 5 étoiles près d’Héraklion que dans la vraie vie, on n’aurait jamais pu se payer. La journée, on taillait la route à 4, et le soir, on rentrait siroter notre cocktail vespéral et profiter du buffet, ouhla, bien fourni.

Zoom sur les principales étapes du voyage.

Matala beach

On est là dans le haut lieu de rassemblement des hippies dans les années soixante. Cat Stevens, Joni Mitchell et d’autres babas avaient emménagé dans les grottes de la falaise où à l’origine, les Romains enterraient leurs morts (pas sûr que ce soit très feng-shui, du coup).

Pour accéder aux grottes = 2 euros. Attention, ça n’est pas hyper sécurisé : de temps en temps, une toute petite corde borde la falaise. Plus de probabilités de t’y prendre les pieds que d’être retenu en cas de chute, m’enfin elle a le mérite d’exister.

En bas, la plage est magnifique, avec de l’ombre sous les pins.

Avant de repartir, petite halte à Hakuna Matata : vue splendide sur toute la baie depuis la terrasse à l’étage, couverte par des feuilles de palmier et dotée de hamacs. L’ambiance ? Pirates et Jamaïque. Prix très corrects.

La Canée

Tu es déjà allé à Port Aventura ? Le port méditerranéen reconstitué à l’entrée du parc est très nettement inspiré de La Canée.

Le port vénitien est très joli avec ses maisons colorées, mais… Pour le longer, dommage de devoir passer au bord des terrasses avec les serveurs qui haranguent les touristes. Franchement pénible.

La vue est jolie depuis le phare, mais nous avons dû attendre dix bonnes minutes pour pouvoir y monter qu’une sexagénaire allemande ait fini de se faire photographier sous toutes les coutures par son mari. Une pensée compatissante pour les (old) boyfriends of instagram.

De jolies petites ruelles mais envahies de boutiques pour touristes, près du port.

Après avoir erré sans résultat pour trouver un resto que Jo avait repéré sur Tripadvisor (ça arrive au moins une fois par voyage, on devrait en faire une rubrique récurrente), nous avons atterri un peu au hasard au Krio Vrisali.

Ambiance quand nous sommes arrivés : le vieux patron (polyglotte) se chamaillait avec la serveuse en faisant un Tetris high level avec les tables pour caser tout le monde. Première découverte des dakos : du pan con tomate upgradé avec de la feta. Repas très correct et prix idem (même si le patron s’embrouillait graaaave dans les comptes de toutes les tables) : 49 euros pour 4 avec les dakos à partager, 4 plats, 2 bières, un verre de vin et une bouteille d’eau.

Réthymnon

À visiter pour se perdre dans les ruelles et découvrir des églises orthodoxes ultra bling-bling et l’ancienne mosquée. L’ancien port vénitien est joli, mais même problème qu’à La Canée pour ce qui est des terrasses à longer.

Gortyna

Un site archéologique important, assez dispersé dans la campagne autour du site principal.

À voir : les vestiges de bâtiments et d’un théâtre, le platane de la légende. Ah, instant Secrets d’histoire : Europe, fille du roi de Tyr (aujourd’hui le Liban) fut séduite par Zeus, transformé pour l’occasion en taureau blanc (ça marche vraiment, ça, avec les filles ??). Il l’enleva et lui fit traverser la mer sur son dos. À l’arrivée, ils s’installèrent tranquilou bilou à Gortyna sous un platane (qui, depuis lors, est toujours vert), et y conçurent Minos, Radamanthe et Sarpédon.

Également, de très belles statues assez bien conservées dans l’ensemble. L’entrée sur le site principal coûte 6 euros. Selon Jo, ça fait cher pour voir des vieilles pierres sous le cagnard. C’est un point de vue. Enfin si, il faut te préciser que la signalétique sur les sites, c’est pas leur fort, aux crétois ; si tu n’as pas de guide / google / de très bons restes de tes cours d’histoire de 5ème, tu risques de te trouver fort désemparé devant les vestiges et autres ruines peu identifiables.

En sortant du site principal, nous avons trouvé facilement un peu plus loin l’église des dix martyrs : minuscule avec une dizaine de sièges seulement, et bâtie au-dessus de la crypte où reposent les reliques desdits martyrs. En revanche, nous avons cherché mais jamais trouvé le temple d’Apollon (demi-tour après avoir tenté à pied un chemin de campagne… et abouti devant un enclos à l’entrée matérialisée par un crâne de chèvre. Ouais, on va pas insister.)

Lac de Kournas

Précision : pas de désespoir si le premier free parking est plein… tous les suivants sont free aussi 🙂

Le cadre : topissime. Tant pour se baigner dans l’eau translucide que pour bronzer sur les transats en accès libre, ou que pour en faire le tour en pédalo. Le must : une foule de petites tortues que tu pourras voir sur les bords si tu ne fais pas des grosses bombes dans l’eau en sautant depuis le pédalo (hein Jo ?)

Argyroupolis

Dans ce village, on trouve quelques restes de l’antique village de Lappa. Spécialité locale : l’avocat. C’est l’occasion de découvrir le jus d’avocat et orange : super frais, délicieux.

En ce qui nous concerne, halte à la Taverna Vokamvilia : très sympa, la terrasse avec les nappes à carreaux et la treille de vigne.

Et impossible de dire non au patron qui offre volontiers sa tournée de rakomelo artisanal (oui, même à 16h en plein cagnard. T’es un aventurier, ou bien ?)

Île de Spinalonga

Il faut prendre le bateau pour traverser depuis Plaka plutôt que depuis Elounda, c’est un peu moins cher : 8 euros l’aller-retour. Info utile pour le retour : le ticket fonctionne pour tous les bateaux qui repartent vers Plaka ; même si ce n’est pas le même bateau qu’à l’aller, c’est ok. La traversée dure moins de 10 minutes.

Anciennement, Spinalonga était l’île sur laquelle on isolait les lépreux (jusqu’en 1957 tout de même, assez hallucinant). La visite des vestiges des habitations des lépreux est possible (si si, A, je maintiens : c’est glauque). Il faut faire le tour de l’île : les points de vue depuis les hauteurs sont assez magiques. Sur place, à l’arrivée des bateaux, des toilettes gratuites : les seules de l’île, anticipe ! L’entrée sur site coûte 8 euros.

Conseil : penser à prendre de quoi se couvrir la tête (ça cogne sévère) et des chaussures assez confortables : avec des sandales, ça passe, mais des baskets, c’est mieux. Les tongs, tu oublies.

Eviter aussi la petite robe d’été pour ne pas montrer la lune aux touristes derrière toi dans les phases où il faut un peu grimper dans les rochers. Perso, on m’avait pas prévenue, dommage.

Plaka

Nous n’y avons fait étape que pour manger au retour de Spinalonga, au resto The Carob tree, en terrasse sous un grand caroubier (coïncidence ? Je ne crois pas). Plats délicieux et addition très très raisonnable : 45 euros pour des dakos à partager, 4 plats, 2 bières et une bouteille d’eau. Surprise sympa du patron qui nous a offert des grignottes apéritives (houmous et graines de caroube) + un dessert glacé maison.

Une bonne surprise quant à la qualité pour un resto situé non loin de la zone à touristes.

En repartant, nous avons vu les fameux octopus qui sèchent (y’a du monde sur la corde à linge).

Almyros

La plage dite municipale est très sympa, très propre, moyenne et pas blindée de monde. Les parasols et transats sont en libre accès. L’eau est turquoise et la vue est magnifique avec les monts qui entourent la plage, et dont les sommets sont baignés de brume, ambiance Terre du Milieu.

Tu peux rester là, à te faire doucement porter par les vaguelettes, pendant des heuuuures.

Gorges de Rouvas

Nous les avons choisies car nous étions trop loin des célèbres gorges de Samaria pour les faire sur une journée.

Les gorges de Rouvas sont moins grandioses mais très belles et assez impressionnantes aussi. J’en ai profité pour me produire au milieu des rochers (au cours de chaque voyage, je cherche des endroit improbables – et généralement déserts – pour danser ; le succès est toujours au rendez-vous.).

Avant le départ, se renseigner à la Taverna Limni pour les itinéraires et leur niveau de difficulté. Ils sont bien balisés, et les plus courts peuvent se faire en baskets (pour les autres, chaussures de rando bienvenues). Il ne faut pas hésiter à ouvrir les portails en fer tout rouillés en travers du chemin : ils ne sont pas là pour interdire l’accès aux randonneurs mais aux chèvres ! Nous avons choisi au départ celui de 2,5km, très facile avec un point d’eau à mi-parcours et un peu d’ombre. Après la pause pique-nique, la moitié de l’effectif a voulu enchaîner avec un autre sentier.

Hum. Là, c’est devenu plus difficile : le chemin serpente à flanc de falaise, il n’y a pas beaucoup de barrières de protection et c’est très vite franchement vertigineux. Trouillomètre puissance max, dégonflage au bout d’une dizaine de minutes pour ma part. Oui, oh, ça va, hein.

Sur le retour, au milieu des buissons de thym et de romarin, un troupeau de kri-kri (la chèvre crétoise) pas farouche a posé pour Jo.

A noter : le monastère n’est pas visitable pendant les heures de sieste. La sieste est sacrée dans toute l’île, les magasins ferment et les papys s’endorment sur leur chaise dans les ruelles des petits villages. Cretan style.

À l’arrivée de la rando, profiter des excellents milkshakes de la Taverna Limni au bord du lac. Tu l’auras bien mérité.

Cnossos

Un site majeur, et l’un des rares à proposer de nombreux panneaux d’explications. Même si sur chaque panneau, on sent bien la controverse : Sir Arthur John Evans, qui a découvert les vestiges, en a fait une interprétation que d’aucuns jugent un peu personnelle. Les reconstructions opérées l’ont été en suivant son imagination, mais pas totalement fondées scientifiquement.

En fait, il n’est même pas totalement certain qu’il s’agisse réellement des vestiges du palais du roi Minos. Du coup, sur chaque panneau, les explications sont bien pondérées de « According to Arthur Evans… » et autres « Arthur Evans imagined that… »

L’explication que P et moi avons imaginée : les Crétois ont sans doute été un peu muselés du fait du financement énorme amené par ledit Evans lors des fouilles puis de la réhabilitation du site, mais ont tout de même tenu à bien faire sentir leur retenue.

Nous avons suivi un moment un groupe de touristes russes équipés de tablettes pour voir les vestiges en réalité augmentée à travers l’écran : le palais et les différents éléments du site apparaissent reconstitués ! Assez dingue.

Pour la petite anecdote, nous étions à Cnossos le même jour que Charles et Camilla, venus en visite officielle… mais nous les avons loupés de peu. (Ndlr : Charles semblait bien rougeaud le week-end suivant au mariage de Harry… On te l’a dit : ça cogne, à Cnossos.)

L’entrée du site est à 15 euros, et en pleine saison il peut y avoir jusqu’à 2h d’attente… Hors saison, nous sommes passés direct.

Heraklion

La ville est construite autour d’un joli centre historique avec la loggia de l’hôtel de ville, la fontaine de Morosini (autour de laquelle il faut bien ouvrir les yeux pour voir des vestiges de l’aqueduc antique sous des hublots de verre posés sur le sol), les remparts, les ruines de l’église vénitienne et la très belle cathédrale.

Les Crétois sont globalement très pieux, quel que soit leur âge : ils y viennent prier et embrasser les reliques de Minas.

Au total, en une semaine : 20h dans la voiture, 1100 km parcourus.

Une semaine de régime crétois : dix ans de longévité en plus.

Le bon plan pour louer ta voiture

Europeo cars, tarif imbattable (120 euros pour une semaine). Voiture récupérée / laissée à l’aéroport, super pratique.

Pas d’inquiétude si ta voiture sent l’essence après avoir fait le plein : apparemment, c’est normal. Bon.

Le point Bison futé

La route nationale serpente dans toute l’île et est en plus ou moins bon état selon les portions. Oui, ça saute un peu, à l’arrière de la voiture de loc. Sur les petites routes hors nationale… croise les doigts et attache ta ceinture.

La conduite n’est pas trop anarchique mais habitue-toi à utiliser la bande d’arrêt d’urgence comme voie de droite : c’est nor-mal.

Attention, que ce soit sur les panneaux, les cartes ou les GPS : on trouve jusqu’à 3 ou 4 orthographes pour les noms de villes (ex : La Canée / Chania / Xania / Hania). Et parfois, c’est vraiment super différent.

L’instant miam

À goûter absolument (liste évidemment non exhaustive) :

  • le tsikoudia (la version crétoise du raki turc), mais attention ! Ça envoie !
  • le rakomelo : du tsikoudia avec du miel : délicieux et bien plus facile à boire.
  • le tzatziki : matin, midi et soir.
  • la salade crétoise : Ne. Demande. Jamais. Une. Salade. Grecque.
  • le Nescafé frappé : ils en boivent tous tout au long de la journée. C’est du café froid frappé, surprenant mais très rafraîchissant.
  • la café grec (pas turc, malheureux) (mais il aura le même effet sur tes intestins)
  • le boureki : un peu comme des lasagnes avec des fines lamelles de pommes de terre au lieu des pâtes + courgettes + oignons + feta + menthe.
  • les souvlaki : les brochettes.
  • le gyros : l’équivalent local du kebab.
  • les bougatsa : des feuilletés fourrés de crème à la vanille avec de la cannelle, une tuerie incomparable.
  • toutes les autres douceurs avec une poiiiinte de miel.
  • les bières locales : la Mythos et l’Alpha : pas dingues, selon Jo et P.

La minute Cordula

Le nombre de boutiques de robes de mariées est étonnant, il y en a partout, même dans les petits bleds !

L’info glam

Globalement, en Crète, on évite de jeter son papier dans les toilettes, sauf dans les endroits très touristiques qui sont équipés pour. En général, on jette le papier dans une corbeille prévue à cet effet.

Le traitement des eaux usées n’est pas top, souvent elles sont rejetées telles quelles dans la mer (ouaip, vérifie les abords de la plage avant de te baigner). Des efforts sont en cours avec le programme Natura 2000.

Le focus « danse »

Les danses traditionnelles sont collectives. Très sautillées, avec des pas très complexes incluant des frappés, des croisés et des sauts. Le morceau de bravoure est toujours pour l’homme, la femme est plutôt décorative.

Instant le saviez-tu ? Le sirtaki n’est pas une danse authentique grecque (même si elle s’en inspire fortement) : il a été créé en 1964 pour les besoins du film Zorba le grec. Sacrée désillusion, hein ?

Les instruments utilisés sont assez proches en sonorité des instruments orientaux, mais le résultat, concernant la musique traditionnelle, est très différent. Alors que la musique plus contemporaine, type variétés, se rapproche vraiment de la musique orientale traditionnelle. Obligation de mettre la radio locale pour en profiter lors de tous les trajets en voiture de loc : c’est la B.O. du paysage qui défile.

Le bonus

Bon, puisque t’insistes, on te montre l’hôtel :

2 Comments

  1. […] Sirtaki – BO Zorba le grec en passant devant un resto grec sur Nevski (big up au monsieur infatigable en tenue folklorique, même s’il aurait sûrement attiré davantage de monde avec quelques pas de danse… qui peut résister à l’appel du sirtaki ? […]

  2. […] qui renferme une sorte de crème pâtissière à la vanille et à la cannelle (tu te souviens des bougatsa en Crète ? Y’a un air de famille). Elle se déguste tiède et, si tu n’as pas de […]

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