// Juillet 2017 //
Un séjour de 10 jours, c’est bien : ça permet de bouger plusieurs fois. Et au vu de la diversité des sites et de la multitude d’îles croates, ce serait dommage de s’en priver.
Dubrovnik
Après un trajet à bord de la navette depuis l’aéroport (on découvre les premières alternances de paysages mer/montagne), les premiers instants à Dubrovnik ont consisté, à peu près comme à chaque voyage, par une bonne prise de tête pour trouver l’appart. Il fait chaud, t’es encombré avec les bagages, tu trouves pas l’arrêt de bus. Une fois le bus trouvé, bien sûr tu en descends trop tôt et du coup tu dois te taper une montée de l’enfer en plein cagnard. Yes, les vacances ont démarré.
Après quelques minutes d’errance, arrivée dans notre appart : assez petit, mais nickel, ultra propre et tout neuf, avec clim (heureuuuusement) et accès à une terrasse partagée avec une superbe treille recouverte de vigne.
Accueil par la gardienne qui se lance dans une diatribe d’environ 40 minutes, dans laquelle il est question de son QI supérieur à la moyenne, de sa mère qui vit à Brac, de Game of Thrones et de son chien. Waow.
Premières courses au petit supermarché du coin : ah, tous les packagings ne comportent pas forcément la traduction en anglais. Le repas consistera donc en un sandwich à la faisselle que Jo a pris pour du fromage frais, quelques tomates et du vin rouge croate qui – aaarhh – râpe un peu.
Après ce repas de roi, direction l’eau ! La mer n’est pas loin, mais le sentier pour y accéder serpente dans une semi-décharge. Sympatoche. (On finira par trouver le joli sentier, l’accès normal, quoi, le dernier jour. Wiiinners.)
L’Adriatique est super salée, les petites criques adorables. Pas de sable, que des petits cailloux. Ça fait mal aux pieds MAIS c’est une source inépuisable de jeux divers et variés : le masque tribal en petits cailloux, la pyramide en équilibre sur le nez, le vise-nombril… (NDLR : fonctionne mieux si le partenaire de jeu est patient – ou endormi.)
Précision de taille : les fonds sont pleins d’oursins taille XXL. La plupart des gens se baignent avec des chaussons de plongée moches, mais en fait bien utiles. L’eau est super claire, c’est un régal avec le masque.
Cette « plage » sera notre QG de fin de journée : le dernier soir, on y boit l’apéro en squattant un ponton de bateau (c’est ok, tout le monde le fait) et en regardant les gens sauter à l’élastique depuis le pont, avec le soleil couchant. Top.
L’incontournable de Dubrovnik, c’est son centre-ville médiéval fortifié. Les remparts ont servi au tournage de Game of Thrones, notamment à la scène du walk of shame de Cersei. Il y a des tours thématiques organisés, et, si nous avons bien compris le monologue de la gardienne à l’arrivée, des reconstitutions faisant participer le public (et son chien, donc) (?)
Le centre-ville est superbement préservé, mais… noir de monde. La municipalité songe même à mettre en place un plafonnement du nombre de personnes entrant dans la ville, afin de permettre à tous d’en profiter. Parce que oui, franchement, c’est compliqué d’apprécier toute la finesse architecturale au milieu d’un flot de touristes.
Si, comme nous, tu fais le tour des remparts assez tôt le matin, c’est relativement calme. Pense au chapeau, ça tape et il n’y a que très peu d’ombre ! Il y a quelques cafés installés au milieu du circuit, assez bien intégrés et pas hors de prix : vue magnifique sur l’Adriatique, accoudés aux remparts. Bonheur.
En fin de matinée, il commence à y avoir plus de monde. Nous avons ainsi fait une pause au même endroit qu’une famille d’anglais qui tenait leur gamine en laisse (on peut faire ça ?!), et suivi un groupe de seniors français qui prenaient des photos avec leur tablette à tout bout de champ (« Ohlala, je prends des photos, je vois même pas ce que je prends ! »).
La vue depuis les remparts est assez ouf.
Très jolie découverte : le Cave Bar More. Bus n°6 (blindé quelle que soit l’heure de la journée ou de la soirée) direction Babin Kuk, terminus : suivre le tout petit sentier qui mène jusqu’à la corniche piétonne. Vue magnifique, et repaire des bars un peu – beaucoup – « luxe » de Dubrovnik. Le Cave Bar More est super, les prix ne sont pas prohibitifs.
Pour repartir, la corniche mène jusqu’à Lapad, où on termine la soirée avec des tacos bien remplis. Bye glamour et paillettes.
Un truc surprenant : en ville, tous les squares sont équipés de machines de muscu, bien entretenues et super variées, et que les gens utilisent vraiment. Le tip utile : n’oublie pas ton body en lycra.
La foule de Dubrovnik nous a conduit à filer, le dernier jour : bus n°10 direction Cavtat jusqu’à Mlini, charmante petite ville balnéaire, beaucoup plus calme. Nous avons déjeuné dans le premier petit resto croisé : super bon, super vue.
Il a confirmé un détail qui nous a surpris depuis le début… Le Croate est féru de RnB du début des années 2000. Mais vraiment, hein. Partout, dans tous les bars, les restos, sur la plage, dans les soirées sur les terrasses, c’est ce qu’ils écoutent, majoritairement. Fan de Christina Aguilera et Usher : du bon son pour tes oreilles ! Les autres, ben… courage.
Après quatre jours sur place, bus Autotrans direction Korčula. Billets achetés à l’avance sur le net : attention, sur place, supplément obligatoire de 10 kunas pour tout bagage en soute, non inclus au prix du billet (edit : 1€ = environ 7,4 kunas). Le trajet dure trois heures et se termine par une traversée de 10 minutes en ferry. Le bus est relativement confortable et la vue plutôt très sympa, puisqu’on longe la côté sur une bonne partie du trajet.
Korčula, île de Korčula
L’arrivée à Korčula, c’est un régal pour les yeux mais aussi pour les oreilles : bien moins de monde qu’à Dubrovnik. Rhaaa, bonheur !
Découverte de l’appart, dans un immeuble du 18ème siècle reconverti en résidence Air BnB. Dans chaque appart, le mobilier est d’époque ! Le buffet, les petites tables, l’armoire et le lit : tout est en bois massif et sombre. Cossu. On est loiiiin de la Billy en kit (rigole pas, t’en as une dans ton salon, je le sais).
Premier déj au Curioso : bon et pas cher, patron très sympa.
L’aprèm, direction la mer : c’est les Caraïbes en Europe. L’eau est turquoise : pour bien voir les oursins au fond, c’est nickel. Toujours pas de plages, mais des bouts de rochers qui forment des petites criques, avec des échelles de piscine métalliques enchâssées directement dans la roche, et qui descendent dans la mer. Le Bonheur. Ouais, avec une majuscule.
Nous avons voisiné avec une famille d’anglais, habitués des lieux. Le père, pro de la plongée, expliquait que chaque été, il vient sur ce même bout de rocher, et qu’il va plonger quelques mètres plus loin pour déposer un galet supplémentaire sur la tour de pierre sous-marine qu’il construit depuis le début. Jo l’a vue : sacrée construction ! Si tu passes par-là, jette un coup d’oeil, elle ne devrait pas bouger : c’est à peu près à l’aplomb de la pizzeria Nonno, à moins d’une dizaine de mètres du bord.
Et quand il n’y a pas de rochers, les gens se posent n’importe où avec leur serviette : ils squattent les pontons ou se posent même sur les trottoirs qui surplombent l’eau. Easy baby.
La mer, ça creuse : pour le goûter, file chez Cukarin et prie le dieu du diabète de détourner les yeux.
Korčula, c’est aussi une petite ville médiévale charmante. Ok, avec pas mal de boutiques à touristes qui vendent des bijoux authentiques en corail et pierres de l’Adriatique (hum), et aussi quelques yachts costauds amarrés, mais ça reste très mignon et familial.
Le dernier soir, on a descendu le vin et les Tuc (ah on est des foufous, hein, tu le sais) pour se faire un apéro assis sur les marches de notre petite ruelle, face à la mer, avec le coucher de soleil piiiiile poil en face. Instant waouh.
Le lendemain matin, ferry direction Hvar. Précision de taille : il y a deux ports à Korčula, et le port de départ du ferry change tous les jours : pour ne pas galérer, il suffit de passer à la boutique 1/2h avant le départ pour demander.
Nous avons pris la compagnie Jadrolinija, 110 kunas / personne.
Hvar, île de Hvar
(ça se prononce Hrouâr, approximativement. Vas-y ? Mouais, peut mieux faire)
Aloooors… Comment dire. Hvar, c’est un mix entre St Tropez pour les gros yachts qui peuplent le port et Majorque pour la proportion de jeunes anglais complètement torpillés (Hvar est d’ailleurs le point culminant de la Yacht week, une croisière méditerranéenne ambiance Spring break).
Et bien sûr, ce #@& de RnB à longueur de journée.
Du coup, bon, ben, c’est clairement pas ce qu’on a préféré. Mais quand même, des bons points.
L’appart, déjà : il se mérite, il y a une bonne montée dans laquelle tu laisseras peut-être un bout de poumon et une roulette de valise. Mais il est nickel, immense et très propre. Avec une petite terrasse qui donne sur les oliviers et des criquets qui criquètent.
Falko beach : un petit snack pas cher avec vue sur la mer, dans les pins, avec des tables éloignées les unes des autres, des gros coussins tout moelleux et… des hamacs. Des hamacs dans lesquels tu peux siester une heure si tu veux après ton repas, sous le regard bienveillant du serveur. Le top du top du coin de rêve. Il faut marcher un peu depuis le centre ville pour y accéder, mais c’est une promenade piétonne au bord de la côte, super agréable.
Tu dépasses les clubs lounge (avec toujours du RnB en fond, laisse tomber, tu n’y échapperas pas) et tu arrives au paradis. Au passage : l’un de ces clubs, c’est Bonj les bains (en français dans le texte), un club huppé à l’archi style Art Déco. Il est très beau et à en croire la carte vue en passant, ils ne t’assassinent pas sur les tarifs.
Katarina : une petite gargote fréquentée majoritairement par des Croates, on y croise (youpi) peu de touristes. Pour un début de soirée, c’est parfait : le plateau de fromage et charcuterie locale est à 130 kunas, le verre de vin à 8 kunas. Ah ouais, il tape. On t’aura prévenu.
Question déco, là aussi c’est local : des sortes d’outres en peau de chèvre pendues au plafond, et des tables rustiques en bois (qui collent).
Nous y avons rencontré un couple d’américains qui suivait à peu près le même parcours que nous, et qui nous a confirmé que la loc de scooter était un bon plan pour découvrir les lieux.
Après deux jours, à nouveau le ferry direction Split, pour clore le voyage. On a repris Jadrolinija, 100 kunas par personne. Pas possible de se tromper, il n’y a qu’un port et il suffit de repérer l’immense file de touristes qui attendent en plein cagnard avec leurs valises.
Split
Pour ne pas déroger à la tradition, on a galéréééééé comme jamais pour trouver l’appart. Quand on s’est retrouvés dans une ruelle dans laquelle la valise passait tout juste en largeur (et Jo de biais seulement, épaules obligent), on a eu besoin de souligner à voix un peu plus haute qu’à l’accoutumée combien c’était un bonheur mutuel et quotidiennement renouvelé que de voyager ensemble. Poke Margaux Motin.
Et puis on a fini par trouver. On avait juste pris le chemin le plus improbable : en réalité, il y a une rue tout à fait normale pour y accéder.
L’appart était minuscule, mais vraiment hein, c’est-à-dire qu’il fallait déplacer la valise pour ouvrir le frigo, mais aussi pour s’asseoir à table… Tetris, quoi.
Nous avons enchaîné avec l’ascension du mont Marjan. Aaaaalors. C’est certes un mont, mais on accède à son sommet par un sentier large comme une autoroute ou pas loin, ou alors en montant un très long escalier à travers la forêt. Les deux sont ultra praticables, mets tes baskets et hop. Le côté forêt est plus sympa, parce qu’il permet de croiser des sculptures en bois, un théâtre antique en plein air (j’en ai profité pour me produire sur la scène déserte : un succès), et l’arroseur automatique qui fait un bien fou en arrivant au sommet !
Une petite déception quant au zoo abandonné que l’on croise à mi-parcours : en fait, on n’en voit que l’entrée et les anciens guichets, on ne peut pas se balader à l’intérieur.
A la redescente (ou à la montée si vraiment tu es un fainéant, on ne te félicite pas, l’oisiveté est la mère de tous les vices), un bar propose une terrasse avec vue sur la baie.
La vieille ville de Split est un trésor inscrit au patrimoine de l’Unesco, mais… malheur à toi si tu tentes d’aller contre le flot de touristes. Encore plus de monde qu’à Dubrovnik, compliqué d’apprécier la balade. D’autant que tous les rez-de-chaussée des maisons médiévales ont été transformées en boutiques de gadgets touristiques. On perd en authenticité, hein.
Pas grand chose à dire sur les plages de Split : celle que nous avons testée n’était pas folle. Plus il y a de touristes, plus la mer et la plage sont sales. Navrant.
Finalement, de Split, on retiendra surtout les trois spots miam qu’on a testés, chacun dans un genre différent :
Sexy cow : fast food pas cher et très bon, spécialisé dans les wraps. Attention, atmosphère ultra enfumée et température torride ! C’est tout petit, et les grills tournent à plein régime. Les wraps sont vraiment bons (mais abandonne toute velléité de manger dignement), et la note n’est pas salée : 136 kunas pour 2 wraps et une frite à partager.
Kantun Paulina : un tout petit bouiboui fréquenté quasi exclusivement par les locaux (toujours un bon indice, ça). Les cevapi u lepinji (pita garnie de rouleaux de viande hachée, d’oignons, de fromage et d’ajvar version soft) sont top et ne coûtent rien (2 cevapi et une bière = 71 kunas).
Konoba Nevera : quand J m’a annoncé qu’il avait trouvé THE resto pour notre dernier soir en Croatie et que je me suis retrouvée devant une devanture supa kitch en bord de route, j’ai moyennement souri (un jour, je te raconterai comment je me suis retrouvée sapée comme jamais dans un foyer/cantine/resto alternatif à Palerme, inoubliable). Mais pour le coup, c’est vraiment un resto excellent, avec des serveurs super attentionnés et de bon conseil.
On était au top de la classe, à compter nos dernières piécettes pour savoir ce qu’on pouvait commander – ou pas – avec les kunas qu’il nous restait. En règle générale, c’est le genre de situation qui te vaut un regard plein de condescendance. Là, non, pas un instant, on a même eu droit à un conseil personnalisé. Et on a suuuuuuper bien mangé.
Split, c’est aussi la foule qui se presse sur le port le soir, tout le monde est tiré à quatre épingles pour venir assister aux concerts en plein air ou essayer d’apercevoir les people qui font la fête sur leur yacht amarré là.
Ce n’était pas la meilleure étape de notre voyage, mais c’était en définitive un bon final : on n’aurait jamais réussi à repartir directement de Korčula. On se serait installés là forever and ever and ever.
Le détail lolcat
La Croatie est peuplée de milliards de chats des rues. La plupart sont pleins de bestioles et se nourrissent uniquement en faisant les poubelles. Et aussi grâce aux touristes sympas qui vont acheter un sac de croquettes et se baladent le soir pour faire la distribution, ou à ceux qui leur jettent quelques bricoles.
Y’en a partout, même des touts petits trop mignons, que ça te fend le coeur de ne pas les ramener dans ta valise.
Soupir.
La minute Pamela
Pas. De. Topless. En. Croatie. Nulle part.
Et il y a très peu de gens tatoués. Et quasiment aucune fille. Du coup, ça suscite pas mal de regards curieux, mais rien de négatif. Curieux, seulement.
L’info p’tit déj
Walou la cafetière, dans tous les apparts qu’on a loués. Fichtre, mais comment préparent-ils leur kawa matinal ?
La précision culinaire
L’ajvar, c’est super bon. C’est un condiment à base de purée de poivrons rouges, délicieux dans les pâtes.
Par contre, l’ajvar piquant, c’est sérieusement vénèr. Regarde bien ton pot avant de le mettre dans ton panier.
La révélation
La Croatie – touristique – doit être l’endroit le plus sûr au monde ou pas loin. Aucune inquiétude à avoir quant aux affaires restées sur la plage : elles n’en bougeront pas. Notre hôte Air BnB nous confiait d’ailleurs laisser ses clés de voiture, ben… sur la voiture, hein. Et laisser sans crainte sa CB, son téléphone et ses clés sur un rocher pour aller nager une heure. Ah oui, quand même.
Du coup, on a fait les fifous : en allant à Falko beach, nous avons laissé sur les rochers le sac avec les serviettes (en emportant quand même portables, monnaie et clés), pour se garder notre spot tout bien dans le creux d’un rocher.
Hé ben on a tout retrouvé en revenant.
L’instant de panique au resto le dernier soir
« Mais euh… attends, on avait dit qu’il restait combien dans le porte-monnaie ? Et l’addition, elle est de combien ? Ah ouaiiiiiiiis. J’ai peut-être un peu oublié de compter le prix des billets qu’on a topés pour la navette aéroport. Bon, bah ça passe à deux kunas près (=20 centimes). Haha. Hem. »
(note pour plus tard : ne jamais, jamais me nommer garante des comptes. J’ai fait littéraire.)
[…] en plein air, quelques salles intérieures dont un dancefloor à l’ambiance RnB des années 2000, comme en Croatie […]
[…] espace de coworking en journée – pour une bière ou un verre de vin blanc made in Korcula (ah, nostalgie). À la terrasse d’à côté, méga-challenge : un apéro / cours de peinture. […]