// Mars 2023 //
C’est le grand retour du petit voyage de printemps ! Du Portugal, nous ne connaissions que Porto : c’est parti pour quelques jours au soleil dans la capitale portugaise.
Un jeune homme en robe de mariée et encadré de son équipe de potes hilares… Une jeune femme, palettes Sephora en main, en train de se remaquiller dans les toilettes en confirmant son arrivée aux copines à l’autre bout du fil… Dès l’arrivée à l’aéroport, nous avons la confirmation que Lisbonne est bel et bien the place to be pour les enterrements de vie de garçon ou de jeune fille dès les premiers jours du printemps !
Pour quitter l’aéroport, nous choisissons l’option métro : aux bornes automatiques, il nous suffit de contourner le mec en robe de mariée qui galère avec sa traîne et d’acheter chacun notre carte Viva viagem. On y charge un montant défini, et elle est rechargeable et utilisable pour quasiment tous les modes de transports de la ville, du métro au tram en passant par le bateau.
Nous empruntons la ligne vermelha jusqu’à Alameda, puis changement pour la ligne verde jusqu’à Martim Moniz où se trouve notre Air Bnb dans le quartier pakistanais, juste après avoir longé une rue servant visiblement d’open-space à quelques dames fort peu vêtues.
L’appartement est très propre et lumineux, muni d’un double-vitrage bienvenu tant pour l’isolation phonique que thermique : comme dans la plupart des bâtiments du centre de Lisbonne, il n’y a pas de chauffage ! Aucun souci pour nous au vu des températures du moment, mais en hiver, il doit quand même faire frisquet.
Arrivée un peu tardive, petit tour de repérage dans le tiek, courses rapides : notre premier repas à l’appart consistera en des pâtes à la tapenade, que Jo a prise pour du pesto en rayon. Franchement, ça va (c’est moins pire que le dwich à la faisselle en Croatie).
Mouraria / Graça
Nous démarrons la première journée par l’exploration des quartiers voisins Mouraria et Graça. En traversant d’abord le quartier de Santa Maria Maior, nous remarquons une super expo à ciel ouvert qui présente des photos des habitants du quartier à différentes époques. Posées directement sur les murs des bâtiments en 2017, elles mettent en avant les liens familiaux et amicaux tissés entre ces rues. Hyper chouette.
Échauffement des mollets en montant au mirador do Graça : superbe vue sur la ville et petite terrasse OKLM qu’on garde en tête pour plus tard. Nous en profitons pour visiter l’église et le couvent voisins – igreja e convento da Graça – qui renferment de très beaux azulejos. L’occasion de remarquer, en regardant de plus près, que les visages ne sont pas la partie la plus réussie d’un certain nombre de personnages ! Le cloître est très calme et doit apporter une pause fraîche bienvenue en plein été.
Juste à côté de l’église, une jolie placette sur laquelle un yogi un peu hipster, (tu sais, celui qui a son mug isotherme et un man bun, un yogipster quoi) enchaîne les postures, impassible, face à deux mamies qui papotent sur le banc voisin. Également, un magnifique hôtel dont la façade toute d’azulejos dans les tons bruns ne déparerait pas dans un film de Wes Anderson.
Quelques rues plus loin, nous passons devant l’église Sao Vicente do Fora et le Panthéon, puis nous nous baladons dans la Feria da ladra, le marché aux puces.
Le portail du mercado Santa Clara attire notre regard : tiens, il abrite en ce moment le Queer art lab dans lequel, malgré un choix conséquent, nous n’avons malheureusement pas trouvé de cadeaux souvenirs pour la famille (les boucles d’oreilles « vulve » ne sont pas faciles à porter au bureau) (quoique, pour égayer un Copil)
Alfama
Nous poursuivons avec une déambulation dans les ruelles de l’Alfama (tu te souviens que ça, c’est le point fort de Jo ; lui, il sait déambuler, quand je sais uniquement quadriller méthodiquement). Les plantes le long des maisons, le linge qui sèche aux fenêtres ou en travers de la rue… Ne seraient-ce les azulejos en façade, on se croirait facilement à Naples.
Nous contournons la cathédrale de Lisbonne, la Sé, et nous apercevons en hauteur le château Sao Jorge. Petit regret de n’avoir visité ni l’un ni l’autre, mais il faut faire des choix. Autour de la Sé, les tuk-tuks embarquent et débarquent sans arrêt un flot de touristes.
Baixa
Et en termes de choix, il est l’heure d’en faire un crucial : celui de la pastelaria dans laquelle nous goûterons nos premiers pasteis de nata ! Après avoir arpenté tout le quartier à la recherche des deux préalablement repérées par Jo, c’est le fail : l’une a fermé définitivement, l’autre est close ce jour-là. Nous avons finalement opté pour la Manteigaria (un peu inquiets car la boutique est située sur la rue très touristique, ce qui n’augure jamais rien de bon) : pastéis de nata délicieux !
À deux pas de là se trouve l’elevador santa Justa, l’un des nombreux ascenseurs de la ville (ils font d’ailleurs partie des transports que permet d’emprunter la carte Viva viagem, avec un tarif spécifique). Construit au XIXème siècle – ce que confirme son architecture métallique qui rappelle par exemple la tour Eiffel – pour relier le quartier de Baixa au Largo do Carmo, il est devenu une « attraction » touristique majeure de la ville.
Nous choisissons de monter à pied par le Largo do Carmo jusqu’au couvent du même nom. Connue comme étant les plus belles ruines de Lisbonne, cette église gothique s’est effondrée lors du terrible tremblement de terre de 1755 et n’a jamais été reconstruite, restant un témoignage de cette catastrophe historique.
Le convento abrite aujourd’hui un musée archéologique et diverses collections (on notera la très belle scénographie autour d’un sceau papal).
Instant « manuel d’histoire »
Le 1er novembre 1755 au matin, un violent séisme frappe – notamment – Lisbonne. La secousse est suivie par un tsunami qui submerge le port et les lisboètes qui s’y étaient réfugiés, puis le centre-ville (on trouve encore des abris anti-tsunami vers Belem)… avant d’être suivi par un énorme incendie qui se propage dans les zones épargnées par les eaux.
Ce cataclysme, ayant frappé de nombreuses zones côtières méditerranéennes, aura un impact significatif sur leur démographie mais également sur le commerce maritime mondial.
Bairro Alto / Principe Real
On continue à muscler les petits mollets en montant jusqu’aux beaux quartiers !
Je réussis à convaincre Jo de visiter l’église Sao Roque à la déco intérieure très rococo (c’est Sao Roquoco, quoi), toute dorée et noire et pleine de reliques. Dans une chapelle, les statues de Jésus et de la Vierge Marie sont fin prêtes pour les processions de la semaine sainte à venir, une tradition très présente en Espagne et au Portugal.
Le mirador Sao Pedro da Alcantara, juste en face du mirador da Graça où nous étions le matin, offre une vue imprenable sur la vieille ville. Pour redescendre vers Baixa, il est possible d’emprunter l’un des trois funiculaires de Lisbonne, en l’occurrence celui de Gloria qui longe une galerie d’art urbain en plein air.
Dans le même quartier, nous visitons l’église Sao Contestavel, très différente des autres avec ses lignes verticales épurées et le contraste entre pierre grise et pierre blanche.
Avant de rejoindre notre appart, nous faisons une halte pour goûter un shot de ginjinha, la liqueur de cerise typique de la ville.
Dopés au sucre, nous découvrons sur le trajet du retour quelques Lojas com historia : ces vieux, très vieux magasins (mercerie, librairie, cafés…) restés dans leur jus sont répertoriés par la municipalité et bénéficient depuis 2015 d’un fonds d’aide et du label éponyme. Reconnaissables grâce à l’enseigne métallique présente au-dessus de leur porte, ils sont disséminés dans toute la ville : il faut ouvrir l’oeil !
Ce quartier est assez central, aussi nous y repasserons quasi-quotidiennement et notamment le dernier jour, pour visiter la Société de géographie de Lisbonne. Ça, c’est un bon plan un peu secret ! Il n’y a pas foule en ce lieu méconnu, et nous profitons d’une visite guidée privée, du salon d’accueil à la superbe salle de conférences. Notre guide, hyper sympa – et très, vraiment très fier de Vasco de Gama – nous fait même une surprise dans la dernière salle en rétro-éclairant une immense carte murale.
Nous déambulons ensuite dans les rayons de la bibliothèque richement dotée.
Cacilhas
Au programme de la deuxième journée : Cacilhas et son célèbre Cristo Rei. Pour y aller, nous prenons le bateau à Cais do Sodré : le trajet est décompté de la carte Viva Viagem, la traversée dure une dizaine de minutes (et le Tage est bien plus calme que la Méditerranée).
Une fois sur place, nous commençons par une balade le long des quais : depuis le bateau, Jo a aperçu des bâtiments désaffectés et une petite session urbex s’impose. Il s’agit de l’ancien chantier naval et des entrepôts maritimes abandonnés, désormais investis par les graffeurs et les chats.
Après une petite pause dwich sur les docks avec vue sur le Ponte 25 abril dont le trafic émet un incessant vrombissement perceptible depuis plusieurs endroits de la ville, nous partons à pied à l’assaut du Cristo Rei.
À 14h.
Sous un soleil de plomb.
Idée de génie ! 40 bonnes minutes de chemin de croix (haha) plus tard, nous arrivons à destination : waow. Erigé dans les années 50 sur le modèle du Christ Rédempteur surplombant Rio, il est devenu l’un des symboles de la ville. Vraiment impressionnant.
Pour repartir au terminal fluvial, nous nous évitons le chemin retour en plein cagnard en prenant un Bolt (ce qui occasionnera une magnifique punchline de Jo : « Ah c’est dingue, la vie doit être plus simple quand on est riche, hein ! ») (CQFD)
De retour en ville, nous prenons le métro direction le Parc des nations : franchement pas ouf, nous ne nous y sommes pas éternisés.
Sintra
Ce voyage commençant singulièrement à manquer de châteaux, pour le troisième jour : direction Sintra ! Un train dessert la ville après un trajet de 40 minutes environ qui fait traverser la banlieue lisboète puis quelques villes – notamment Queluz, mais impossible d’apercevoir le palais depuis le train.
À l’arrivée en gare de Sintra, nous sommes assaillis par la compagnie de bus touristique qui profite de l’hébétude des voyageurs qui ont roupillé dans le train (oui oui, on vous a vus) pour les presser vers la file d’attente du bus 434 et leur faire payer, terminal de CB en main, les 12,50€ par personne d’un aller-retour gare / châteaux.
Popopop.
Un rapide coup d’oeil à l’appli nous informe que l’aller en Bolt s’élève à 5€.
Le recours au Bolt commence à nous poser quelques problèmes éthiques, mais face à la montée qui s’annonce, nos mollets sont décisionnaires.
Une dizaine de minutes plus tard, nous voici au pied du Castelo dos Mouros, le château des Maures. Nous empruntons la Rampa da Pena, un sentier qui sinue en grimpant dans la forêt ; à cette heure, la fraîcheur de la végétation est déjà bien agréable. Cette balade est préalable à l’entrée au château et ne nécessite pas de billet. Celui-ci est nécessaire à compter du mur d’enceinte : nous avions achetés des e-tickets la veille à 7€ par personne, c’est un peu moins cher que l’achat sur place.
Une fois les murailles passées, c’est le bonheur absolu : on circule sur les remparts et le chemin de ronde jusqu’au sommet de la tour royale, qui offre une vue époustouflante sur Lisbonne et jusqu’à l’océan.
(Sans me vanter, j’ai dégommé un certain nombre d’assaillants grâce à mes flèches assassines et mon œil de lynx, au fur et à mesure de la montée).
Notre ascension se termine sur les coups de midi : c’est le cas de le dire, le soleil tape déjà fort et la foule commence à arriver, c’est vraiment le genre de visite à privilégier en matinée.
La redescente se fait aisément à pied par les sentiers balisés qui sillonnent la forêt : nous empruntons celui qui mène au palace Setieais et qui débouche juste au pied de notre étape suivante, la Quinta Regaleira. Sah, quel plaisir que de débouler suants et échevelés, en full tenue Quechua ou peu s’en faut, au milieu des créatures clientes du 5 étoiles, évanescentes et délicatement parfumées d’une brise citronnée.
Cette fois-ci, à 11€ par personne, les billets sont un peu moins chers sur place que sur le net. Propriété familiale baroque et truffée de symboles mystiques, le lieu est assez indescriptible. Nous nous sommes perdus dans les dédales du parc pour en découvrir tous les secrets : le puits initiatique faisant référence à l’enfer de Dante, la grotte labyrinthique dans le noir (la légende raconte qu’une moitié de l’équipe – et pas celle que vous croyez – a épouvanté l’autre en surgissant d’un couloir, j’en ris encore), les fontaines, les petits bancs dissimulés, la chapelle et le palais lui-même.
À ce stade, la gare n’est plus très loin : une fois la visite terminée, nous nous y rendons à pied pour prendre notre train de retour pour Lisbonne.
Pour notre dernière soirée, nous retournons au Mirador da Graça pour y boire un verre en regardant le coucher du soleil
Pour y accéder, c’est facile : il suffit de prendre les escaliers et au deuxième crackhead, c’est à gauche.
À noter : les drogues sont dépénalisées au Portugal. Attends-toi à quelques rencontres pittoresques une fois la nuit tombée !
Et voilà, fin de notre séjour lisboète !
Enfin…
Ça, c’est ce qui était prévu.
Mardi matin, bouleversement de tous les plans !
En pleine période de grèves, c’est quitte ou double… et pour nous, c’est perdu ce coup-ci : un sms d’Easy Jet nous informe que notre vol retour du mercredi après-midi est annulé. Parmi les alternatives proposées : un vol le jeudi après-midi, un autre le jeudi soir.
Le temps de se connecter successivement aux deux, ils sont déjà complets. Seule autre possibilité : un vol le vendredi soir. Oumpf, galère, mais pas le choix.
Une fois le vol booké, c’est parti pour une matinée délicieuse.
Notre air bnb étant reloué immédiatement à partir du lendemain, il nous faut chercher un autre hébergement. Jo en trouve un et tente de réserver… sans succès : étrange, la confirmation n’arrive jamais. Bon, autre option, je trouve un hôtel que je tente de réserver : même problème. Nouvelle tentative de Jo, toujours pas de confirmation.
Un tour sur nos applis de banque et quelques palpitations plus tard, nous constatons avec stupeur que les réservations apparaissent bien dans la liste des opérations de paiement. Donc en cumulant toutes les tentatives, Jo a environ 900€ dans la nature et moi 300€.
Délicieuse, la matinée.
Jointe par téléphone, la banque nous indique que les paiements ont en réalité été bloqués (et les cartes bancaires itou, conséquemment). Je vous ai dit que la matinée était délicieuse ?
Bref. Situation démêlée : réservation est faite dans l’un des – peu nombreux – hôtels disponibles en last minute, le My suite Lisbon. C’est Easy Jet qui régale, on se fait plaiz, mon p’tit pote !
Oui, à préciser : en cas de vol annulé, les frais d’hébergement / restauration / rafraîchissements de l’intervalle sont remboursés par Easy Jet, comme cela avait été le cas lors de notre voyage à Londres. Autant te dire qu’on s’est bieeeen rafraîchis.
Quelques mails et coups de fils supplémentaires au boulot pour expliquer la situation, puis les tracasseries administratives étant réglées, nous pouvons adapter et compléter le programme initialement prévu.
Alcântara
En fin de matinée, nous débutons par le transfert de l’appart au nouvel hôtel : nous nous évitons de cheminer en plein cagnard avec les valises à roulettes qui sautent sur les pavés et nous faisons déposer par un Bolt au miradouro Sao Pedro da Alcantara. Là, pause dwich avec les pieds posés sur les valises, face à la vieille ville et avec un musicien qui joue tous les grands classiques pop/folk (oui, il a évidemment terminé par Hallelujah).
Nous passons ensuite déposer nos valises à l’hôtel : waow ! Serviettes et draps immaculés, accès à une petite terrasse, petit déj livré le matin, et personne n’expectore en continu dans la rue !
Depuis le centre-ville, nous empruntons une rue raide interminable ponctuée par la très belle basilique Estrela et dont le point culminant est l’imposante Assemblée nationale, pour rallier un grand parc, la Tapada das Necessidades.
L’entrée du parc nous laisse perplexe : il n’y a pas âme qui vive, la végétation luxuriante semble indomptée et des poules et coqs hyper sûrs d’eux déambulent en terrain conquis.
Quelques allées plus loin, les pelouses ombragées accueillent bien du monde et nous arrivons jusqu’à la grande verrière qui promettait de belles photos. Mission accomplie.
Direction ensuite LX Factory, ancien espace industriel reconverti en temple de l’art urbain. C’est Hipsterland, mais en moins underground que RAW Tempel à Berlin ou Etagi Loft Project à St Pétersbourg. Nous visitons la célèbre librairie Ler Devagar : des kilomètres de rayonnages, d’anciennes rotatives et des sculptures étranges et poétiques.
De l’autre côté de l’allée, plusieurs boutiques de créateurs. Nous passons un long moment à discuter avec Carlos Rosales Gross, un photographe suisse dans son petit local travaillant uniquement à l’argentique.
Autre point d’intérêt majeur de LX Factory : le célèbre gâteau au chocolat du Café Landeau dont le Times a déclaré qu’il faisait partie des meilleurs gâteaux au chocolat du monde, hé oui mon p’tit père. Un délice full chocolat, génoise + mousse + cacao amer comme sur le tiramisu (qui fait tousser tout pareil, ça n’a pas loupé).
Cascais
Les prolongations nous permettent d’ajouter une virée à Cascais à notre programme.
Le train est direct depuis Lisbonne, permettant d’aller à la plage en 40 minutes pour le prix d’un trajet classique sur la carte de transports. Nous avons suivi le conseil de nombreux blogs de voyageurs : s’asseoir sur le côté gauche du train au départ de Lisbonne pour profiter de la vue sur le littoral pendant le trajet.
Cascais est une jolie station balnéaire, peuplée de villas très (très très) cossues. Nous nous sommes baladés le long du front de mer et nous sommes désaltérés en terrasse dans un bar dog-friendly (trois spécimens étaient également ravis de boire un coup en terrasse !), prolongeant la promenade jusqu’à la Boca da inferno, impressionnante.
Retour à Lisbonne avec de bons coups de soleil !
Belem
Pour rejoindre ce quartier emblématique de Lisbonne, nous louons des vélos avec l’appli Gira, le Vélib lisboète. Attention : si tu ne traverses pas la gare pour rejoindre les berges du Tage et que tu commences à rouler sur l’avenue de devant, il te sera impossible de traverser les rails ensuite et tu seras coincé côté ville jusqu’à loin loin loin. Et c’est dommage, les berges sont vraiment beaucoup plus agréables.
Nous avons finalement pu traverser les voies rapides via une passerelle pour finir le trajet le long du Tage (enfin !) jusqu’au Padrao dos Descobrimentos, très impressionnant.
Nous enchaînons par la visite du monastère des Hiéronymites. A noter : les billets sont à acheter à l’entrée marquée « Musée archéologique » AVANT de faire la queue ; il n’y a pas de guichet au bout de la file immense qui attend devant l’entrée du monastère, heureusement qu’on a entendu les gens derrière nous le dire !
Pour l’après-midi, split de l’équipe : Jo, comme à son habitude, visite le musée d’arts modernes et contemporain de la ville, la fondation Berardo, et j’opte pour la partie ancienne du Museu dos coches. Deux salles, deux ambiances.
Puis chacun rejoint à pied le point de rendez-vous fixé à la tour de Belem avant de repartir vers le centre à vélo. Tout le long des berges, beaucoup de joggers, de gens qui utilisent les appareils sportifs en libre service comme à Dubrovnik et les terrains d’apprentissage pour roller et skate, les city stades…
Petite galère à l’arrivée quand le vélo de Jo refuse de s’enregistrer à la borne et que le compteur continue de tourner (ça va faire cher la loc de vélo à force), heureusement que la hotline parle anglais.
Et voilà, fin de notre séjour lisboète !
Enfin…
Ça, c’est ce qui était prévu.
(absolument, bis repetita)
Après avoir guetté la publication des vols annoncés comme annulés pour la journée du vendredi, nous partons à l’aéroport rassurés : le nôtre n’y figure pas.
Sur le trajet, notre chauffeur Bolt nous montre la tour au sommet de laquelle vit Cristiano Ronaldo. Pas de chance, CR7 n’était pas en train de lire La Dépêche sur son balcon, on ne l’a pas vu.
À l’aéroport, le vol est annoncé à 19h au lieu de 18h45. Bon.
À 19h, toujours personne au guichet de la porte d’embarquement.
Ça pue.
Une notification arrive sur le téléphone de tous les passagers en attente : vol décalé à 21h25. Ouh, c’est chaud : il y a une heure de décalage, le vol dure deux heures, et à Blagnac les derniers avions atterrissent aux alentours d’une heure du matin. La marge n’est pas énorme.
Après une vingtaine de minutes, nouvelle notification : le vol est reprogrammé à 20h35, en provenance de Barcelone. Bizarre.
Quelques minutes encore, puis une dernière notification : vol annulé. Alleeeeeeez.
Parmi les options qui s’offrent à nous à ce moment-là (et il faut choisir vite, la liste rétrécit au fur et à mesure que les autres voyageurs se positionnent) :
- le premier vol EasyJet disponible : le dimanche soir !
- un vol TAP le lendemain matin à 480€ personne (franchement, j’étais prête à craquer le livret A et à prendre des places)
- ou un Flixbus, 4 places restantes.
Après quelques échanges, hum, disons un peu vifs (Jo était team « vol du dimanche », moi team « ON RENTRE BORDAYL ON RENTRE »), on réserve le Flixbus*.
* et on a drôlement bien fait : le vol du dimanche soir a aussi été annulé ! À ce rythme-là, on n’aurait jamais eu de vol retour et on aujourd’hui, Joao et moi, on vendrait des shots de ginjinha aux touristes sur la Praça do Comércio.
Et c’est comme ça qu’après une nuit dans un hôtel 4 étoiles magnifique (bah oui, au moment où le vol est annulé, on n’a plus aucun endroit où dormir et il faut trouver rapidement un nouvel hôtel en last minute : encore une fois, c’est Easy Jet qui régale, alors allez hop !), on a traversé le Portugal et l’Espagne en bus.
Dix-neuf heures de trajet Lisbonne – Toulouse via Madrid.
Le samedi matin, au départ du bus à 10h du matin, nous entendons que de nombreux autres passagers sont dans la même galère que nous avec deux vols Easy Jet successivement annulés.
La partie « jour » du voyage, franchement, ça va. Tu bouquines, tu t’occupes. Le chauffeur fait heureusement une pause vers 15h : tout le bus dévalise la petite boutique de la station service, quasiment personne n’a emporté à manger en misant sur des pauses régulières. Haha.
Le premier bus nous laisse à Madrid avant de continuer sa route vers Paris ; nous embarquons quant à nous dans un second bus à destination de Lyon, avec étape à Toulouse.
La partie « nuit », c’est autre chose. Difficile de dormir dans les sièges qui s’inclinent peu, et ça devient absolument impossible quand on attaque la montée dans les Pyrénées. Le chauffeur roule vite, très vite, dans les virages en épingle. Il fait nuit noire, on ne voit pas de quel côté est le vide ni de quel côté est la pente, il pleut puis il neige… Tout le bus est éveillé de 3h à 5h du mat’ et se cramponne aux accoudoirs.
Nous arriverons finalement à Toulouse le dimanche matin à 6h30, frais comme des lardons (non).
Obrigados, EasyJet, hein !
Où manger à Lisbonne ?
Petit défi quand la moitié de la team est végé et que la quasi-totalité des plats incluent de la bacalhau !
- Organi : la quintessence du resto vegan, ambiance épeautre et quinoa… mais hyper gourmand, pas du tout un resto de pénitent.
- Yak and Yeti : un très bon resto népalais, végé friendly. On n’a même pas réussi à finir nos plats, et ça, pour qui nous connaît…
- Santini, institution locale en ce qui concerne les glaces. Pas plus d’une dizaine de parfums, délicieuses.
Nous avons beaucoup mangé sur le pouce pendant la première partie du voyage, mais à partir du moment où Easy Jet a régalé… bim !
- Versiculo d’O faia : hyper bon, un chouette resto pour se faire un peu plaisir. Un savoureux pavé de bœuf pour Jo, une feijoada aux champignons et châtaignes servie dans une petite citrouille pour moi, et un dessert meringue et citron à partager.
- Solido : un resto dont on repart ravi et un peu pompette est un bon resto ! En entrée, un fromage au four, nappé de sauce tomate et de noisettes grillées, puis bacalhau à la crème pour Jo et mix de légumes pour moi (très bonnes options végé à la carte), avec un petit concert de fado.
- O Frade : des prix pas du tout délirants, et des plats absolument délicieux : risotto aux champignons avec feuilles et fleurs comestibles pour moi, riz avec effiloché de canard, dés de chorizo et zestes d’orange pour Jo, et un dessert à partager : mousse au chocolat avec noisettes torréfiées et sorbet coco. Par contre, très, très, trèèèèèèès long !
Que boire à Lisbonne ?
- Des cocktails au Foxtrot : bar à cocktails Art Nouveau, hyper agréable, cosy, feutré. Le plan initial était Pink Street, mais après une grosse journée, on avait plus envie de chill que de cohue et d’anglais bourrés. Nous avons testé quatre cocktails (en tout, pas chacun) (oh, ça va, hein) : le Santa Teresa à base de tequila et le Basilica da Estrela à base de vodka pour moi, le Boulevardier avec whisky et l’Old-Fashioned avec un extra de fumée sous le verre pour Jo qui avait indiqué aimer les goûts fumés.
- Des bières :
- Lukla (une bière népalaise au Yak and Yeti) : bof bof
- Les classiques Super Bock et Sagres !
- Du vin :
- Mula Vielha Premium 2020 et Cancellus Premium 2019 : petit prix, pour les repas du soir au Air bnb
- Vinha do Carmo tinto 2020 : servi très frais au Solido, les notes boisées s’estompent pour laisser la place aux fruits rouges légers
- Deluto domaine Quinta da Confeiteira et Manoella Douro Rosso, deux très bons vins respectivement de la région de l’Alentejo et de celle du Douro, goûtés au Versiculo
La playlist du voyage :
- Get ur freak on (Missy Elliott) sur les quais de Cacilhas, les graffeurs qui s’ambiancent au soleil
- Nothing else matters (Metallica) dans la petite boulangerie pour boire un café à mi-montée du Cristo Rei
- And she was (Talking heads) dans le Bolt pour revenir au bateau à Cacilhas
- Take on me (A-ha), à la station de métro Oriente pour revenir du Parc des Nations
- Falamos Depois (Paulo Gonzo), dans le Bolt du retour depuis LX Factory (il a fallu la shazamer, celle-là !)
- The sound of silence (Simon and Garfunkel) et Blowing in the wind (Bob Dylan), le starter-kit du musicien pour touristes au miradouro
- Encontrar (Holly feat Slow J) au Solido
- Butterfly (Crazy town), à fond sur l’enceinte d’un cycliste sur la piste cyclable de retour de Belem
Le point Info trafic
Comme mentionné plus haut, il y a une vraie politique de multimodalité des transports dans la ville. En plus de ceux listés plus haut, nous avons également pris le célèbre tram de Lisbonne.
Le tram 28, qui fait le tour des grands sites du centre. Astuce, il faut le prendre à 8h30. On y trouve alors des places assises sans problème (le reste de la journée, les gens y sont serrés comme des sardines) (bon, des bacalhau disons) et cela permet d’avoir un aperçu de la vraie vie lisboète : les gens qui boivent leur café ou fument leur clope au balcon en pyj, les parents qui accompagnent leurs enfants à pied à l’école, notamment les mamans très chics ou hipsters du quartier Principe Real, les paveurs déjà à pied d’oeuvre…
Nous avons préféré faire ce tour de tram plutôt à la fin du séjour, pour avoir le plaisir de reconnaître tous les endroits où nous étions passés et où nous avions désormais des souvenirs.
Question trafic, Lisbonne est une ville très embouteillée quelle que soit l’heure, et la conduite est sportive ! Mention spéciale aux chauffeurs Bolt qui circulent parfois dans des rues minuscules à angle droit.
Et en ce qui concerne le trafic aérien… on constate des rotations aériennes incessantes (ouais, enfin, sauf chez EasyJet, HEIN), de multiples compagnies low-cost déversent des flots de touristes en continu.
Alerte pollution
Malheureusement, Lisbonne est assez polluée. On le voit notamment depuis les hauteurs de Sintra : un brouillard trouble flotte au-dessus de la ville.
Une alerte à la pollution aux particules fines était d’ailleurs en place quasi tout le temps du séjour.
Os cães são nossos amigos
Outre les nombreux bars qui mettent à dispo des gamelles d’eau pour les chiens, on remarque aussi, disséminées en ville, des fontaines à eau dans la ville munies d’une gamelle vissée au pied pour les animaux. Ow.
Le mystérieux Henry
Un peu partout dans la ville, nous avons remarqué des stickers portant mention « Who the f**ck is Henry ? » et « Henry loves you » ; au premier qui les repérait !
Allez, on éclaire ta lanterne : après quelques recherches rapides, il semblerait qu’Henry soit un collectif de créatifs 🙂