Begur mon amour

// Mai 2024 //


Cette année, c’est un tout-petit-voyage-de-printemps que nous nous offrons : nous nous faufilons entre les ponts pour éviter les premiers touristes attirés par le soleil, et filons découvrir Begur et Cadaquès sur la Costa Brava.

Olé.

Begur

À environ 3 heures de route de Toulouse, et non loin des stations balnéaires surfréquentées et surbétonnées que sont Roses et Palamos, notre première étape est le joli village médiéval de Begur.

Ou plus exactement : la plage d’Aiguablava, une merveilleuse petite crique.

Une criquette, quoi.

Nous nous lançons dans la petite balade très accessible sur le sentier du littoral pour relier une autre crique, Sa Fonta.

De retour à Aiguablava, à l’eau malgré ses 16 petits degrés ! Une moitié de l’équipe (et pas celle que tu crois) se jette directement à l’eau et devra négocier fort avec l’autre pour être rejointe. L’eau est transparente et nous sommes entourés de plein de petits poissons pas farouches.

En fin de journée, nous rejoignons Begur. Après avoir garé la voiture dans l’un des parkings gratuits situés au pied du village, nous finissons à pied avec nos valises à roulettes dans un style différent de l’arrivée à Lille : moins de pavés, mais plus de dénivelé !

Notre point de chute : le très bel hôtel Petit Convent, top et encore abordable hors-saison.

Le retour à pied à l’hôtel après avoir dîné au Bistro de Begur (pas foufou) nous donne l’occasion de découvrir en surplomb le château de Begur… éclairé le soir en bleu, rouge, rose. Comme la place d’Espagne à Séville ou le château de Chambord. Faites simple, les gars, c’est plus joli, vraiment.

Le lendemain, petite balade dans Begur : au détour des petites rues et des vues sur les patios fleuris, on trouve de nombreuses tours défensives érigées pour contrer les attaques de pirates. Nous montons ensuite jusqu’au château qui offre une très belle vue à 360 degrés sur Begur et sur la baie.

Pas de pirates en vue. On a bien essayé de décocher quelques flèches, mais les assaillants étaient peu nombreux en contrebas (ou alors bien planqués, les fourbes).

Après avoir récupéré la voiture (intacte, toujours une petite apnée en revenant sur un parking gratuit), direction Sa Tuna, d’où part le sentier littoral (semi-carrossable, même ambiance que sur le sentier des Douaniers en Bretagne jusqu’à la très jolie criquette d’Aiguafreda. Nous la dépassons et montons encore un peu, le temps d’entrapercevoir la terrasse d’un resto hyper trendy planqué dans les arbres et offrant une belle vue mer, mais le vent très fort nous décourage de poursuivre l’ascension.

Activation du plan B : redescente jusqu’à Aiguafreda pour manger une glace en terrasse. Une fois installés, le débonnaire patron du bar est très enthousiaste : « Siii, bien souuuuur, des glaces, claro ! »

Stupeur et tremblements quand il désigne un congélateur Miko plein de cônes et autres Mister Freeze semi-décongelés. Ah.

Notre salmonellose à la vanille dégustée – toujours en plein vent – nous décidons d’oublier la baignade et de mettre plutôt le cap sur Pals.

Pals : (encore une) cité médiévale charmante. Nous en arpentons les ruelles un peu abritées des bourrasques. Bon, un lundi après-midi hors saison, forcément, il y a surtout des groupes de seniors. Interrogation de Jo, un poil lassé par les châteaux et autres médiévaleries : « Mais qu’est-ce qu’on va faire comme balades de vieux quand on sera vieux, si on les a déjà toutes faites maintenant ? »

Je ne relève évidemment pas l’affront et l’assomme d’une autre anecdote historico-religieuse, que ses cils vibratoires ont très probablement filtrée.

Cadaquès

Cadaqués, ça se mérite : 1h15 pour 50 kilomètres de route sinueuse !

Notre Air bnb est très sympa et nous arrivons tout pile poil pour l’heure de l’apéro sur la terrasse, avec vue sur les toits de la ville légèrement en contrebas. Nous profitons également du ballet des mouettes, et observons avec intérêt les allées et venues dans le nid d’hirondelles installé juste à l’aplomb de la terrasse des voisins.

La journée du lendemain, dédiée à la découverte de la ville, démarre sous un ciel très maussade. Nous nous baladons le long du front de mer avant de revenir déjeuner à l’appartement ; en début d’après-midi, nous en sommes repartis depuis moins de dix minutes lorsque des trombes d’eau nous tombent sur la tête. Wikipédia indique une pluviométrie moyenne de deux jours en mai : bah voilà.

Les jolies petites rues, l’église, le front de mer de nouveau… nous finissons l’après-midi trempés et noyons notre chagrin dans les pâtisseries réconfortantes de Can Cabrisas.

Le temps de repasser se changer (nous sommes trempés jusqu’aux chaussettes), nous ressortons dîner au Lua, un petit restaurant de cuisine fusion proposant plusieurs options végé très gourmandes.

Nous terminons le lendemain ce bref séjour par une rando au Cap de Creus. Dernier contrefort des Pyrénées et extrémité orientale de la péninsule Ibérique, il a été déclaré parc naturel en 1998.

Sur le sentier, nous remarquons deux types de roches très différents : du schiste très brillant, et une autre sorte très sombres et trouée comme du gruyère. Une recherche poussée sur des forums de géologues m’a appris que ces trous se nomment des taffonis ; en revanche, je n’ai pas trouvé de quel type de roche il s’agit : les avis y divergent, occasionnant quelques clash de géologues amateurs ou éclairés.

Nous arrivons au phare de Creus, point culminant du cap, où nous profitons d’un pique-nique avec une vue incroyable.

Remarquable également : sur la suite du parcours, la paratge de Tudela. C’est l’endroit du cap le plus malmené par la tramontane qui y a sculpté la roche, dans laquelle on peut reconnaître de nombreuses silhouettes d’animaux ou de créatures diverses. On me glisse dans l’oreillette que cet endroit à inspiré l’un des tableaux de Dali (un p’tit gars du coin, je ne sais pas si tu connais), à savoir Le Spectre du sex-appeal.

Ainsi s‘est achevé notre petit voyage de printemps, après un retour inteeeeerminable jusqu’à la voiture et une Pompote bien méritée à l’arrivée au stand.


La playlist du voyage